Femmes et minorités ethniques mieux représentées dans le cinéma américain

Hollywood a encore des progrès à faire en termes de diversité mais la présence à l’écran des femmes et des acteurs issus de minorités ethniques a atteint en 2020 un niveau comparable avec leur proportion au sein de la population américaine, selon une étude annuelle publiée jeudi. Dans les 185 films ayant réalisé les plus grosses recettes au box-office, 40% des rôles principaux étaient tenus par des acteurs non blancs selon l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA) qui a conduit cette étude pour la huitième année consécutive.

Une proportion à peu près équivalente à leur représentation au sein de la population américaine, et surtout un chiffre en hausse de 10,5% sur une dizaine d’années.

Quant aux femmes, elles atteignent presque la parité en 2020 avec 48% des rôles principaux.

Si les auteurs se réjouissent des “pas de géant” accomplis par les femmes et les acteurs non blancs dans les rôles principaux au cinéma, ils mettent en garde sur le fait que 2020 a été une année très particulière.

La pandémie, qui a bouleversé tout le calendrier de sortie des grosses productions hollywoodiennes, a dopé la part de films à petits budgets et diffusés en streaming.

Darnell Hunt, coauteur du Hollywood Diversity Report, juge “encourageant de voir des chiffres qui s’envolent cette année” pour les femmes et les personnes de couleur “en face de la caméra”.

L’étude relève toutefois que les films mettant en haut de l’affiche femmes et minorités ont souvent eu des budgets bien plus faibles que ceux qui employaient des hommes blancs.

Même constat pour les films réalisés par des femmes ou des personnes issues des minorités, déplore Ana-Christina Ramon, co-auteure de l’étude.

Cela nuit d’autant plus à la diversité que la quasi totalité des films réalisés par des femmes en 2020 avaient aussi une actrice dans le rôle principal (environ 95%). Quant aux réalisateurs non blancs, ils ont eux aussi tendance à davantage mettre à l’affiche des personnes de couleur (78% l’an dernier).

Pour Mme Ramon, “il y a un net déficit d’investissement dans les films conçus, écrits et emmenés par des femmes et des personnes de couleur”.

L’étude est publiée seulement trois jours avant la soirée de remise des Oscars, qui cette année bat des records de diversité dans ses nominations.

L’an dernier, Cynthia Erivo était la seule personne issue d’une minorité parmi les vingt acteurs nominés. Cette fois, le défunt Chadwick Boseman et Viola Davis (“Le Blues de Ma Rainey”), Daniel Kaluuya (“Judas & The Black Messiah”) et la Sud-Coréenne Yuh-Jung Youn (“Minari”) ont tous de bonnes chances de l’emporter dimanche.

Quant à la réalisatrice Chloé Zhao (“Nomadland”), née en Chine, elle est donnée favorite dans sa catégorie.