Facebook a octroyé aux géants du net un plus large accès aux données qu’il ne le prétend

Selon des documents consultés par le New York Times, Facebook a octroyé à des géants de l’Internet, comme Amazon, Spotify ou Microsoft, un accès plus intrusif aux données personnelles que ce que n’avait admis le populaire réseau social. Des accords spéciaux entre Facebook, fort de 2,2 millions d’utilisateurs, et ces partenaires privilégiés exemptaient ces derniers des règles générales du respect de la vie privée. Ces révélations basées sur des documents internes et entretiens avec d’anciens employés mettent à nu les pratiques du gigantesque réseau social en matière de partage d’information.
A titre d’exemple, le moteur de recherche de Microsoft, Bing, était autorisé à voir le nom de pratiquement tous les amis des utilisateurs de Facebook sans leur assentiment. Les plateformes de streaming Netflix ou Spotify pouvaient jouir de l’autorisation de lire les messages privés échangés entre membres du réseau social. Il était permis à Amazon, leader du commerce en ligne, d’obtenir les noms des usagers de Facebook et leurs contacts via leurs amis. Jusqu’à l’été passé, Yahoo pouvait même lire les flux de messages postés par les amis Facebook, en dépit de déclaration publique que la pratique avait pris fin.
Ces accords privilégiés ont été passés entre Facebook et pas moins de 150 partenaires, dont 60 constructeurs de téléphones portables, et certains étaient encore en vigueur en 2017.
En cours d’année, une série de scandales relatifs à la protection de la vie privée ont durement frappé Facebook qui a reconnu avoir brisé la confiance de ses utilisateurs. La société fondée par Mark Zuckerberg avait en réponse assuré avoir raffermises protections relatives à la sécurité des données privées.
Cette nouvelle enquête du New York Times (NYT), basée sur 270 documents internes et 60 entretiens avec des anciens employés, offre “la photographie la plus complète des pratiques de partage de données de Facebook”, résume le quotidien américain qui souligne à quel point ces “data” sont devenues une “commodité de l’ère numérique”. “Les données numériques sont le pétrole du 21e siècle, une ressource valant des milliards à ceux qui peuvent les extraire et les raffiner les plus efficacement”, souligne le NYT.

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19 décembre 2018 - 04h35