Etat de la Wallonie: Le PTB dénonce un plan “déjà vu” ; le cdH en liste les manquements

Sans surprise, le discours sur l’État de la Wallonie, prononcé mercredi matin par Elio Di Rupo, qui faisait la part belle au plan de relance post-covid de la Région, n’a pas convaincu l’opposition. Dans la ligne de mire tant du PTB que du cdH: “un plan sans contenu précis” et “déjà vu”, dans la tradition des différents plans de relance qui ont émaillé l’histoire récente de la Wallonie sans faire preuve de leur efficacité.

“Avec ce plan de relance, on a l’impression qu’on nous sert les mêmes recettes mais dans un nouvel emballage, à quelques différences près puisqu’en 1999 dans le contrat d’avenir et en 2004 dans le plan Marshall, on parlait moins d’écologie. Cette fois, il y a un axe environnemental important et c’est essentiel. Mais à part ce nouveau focus, on a l’impression de revivre des moments déjà vécus de l’histoire de la Wallonie”, a ainsi pointé le chef de groupe du PTB au parlement wallon, Germain Mugemangango.

“Tous ces plans de relance ont échoué. Malgré ce constat, l’actuel gouvernement wallon continue dans la même direction, avec cette croyance presque mythique en l’effet de levier”, a-t-il ajouté.

Dans les rangs de l’opposition toujours, le cdH a dit, lui, “espérer sincèrement que ce plan réussisse”. “Nous pouvons très largement nous retrouver sur les objectifs de ces lignes de titre : réorganisation et simplification du paysage de la formation, déploiement des parcs scientifiques, réduction des gaz à effets de serre, facilitation de l’accès au logement? De nombreuses intentions louables et positives auxquelles nous pouvons adhérer d’autant plus que certaines d’entre elles sont clairement le fruit du travail du précédent gouvernement”, a souligné François Desquesnes, le chef de groupe des humanistes au sein de l’assemblée régionale.

“Mais le rôle de l’opposition, c’est également de pointer ce qui doit être amélioré”, a-t-il enchaîné en regrettant, entre autres, l’absence de mode d’emploi et de calendrier pour les différentes mesures annoncées ainsi qu’un plan qui apparait avant tout comme “le plan du gouvernement” peinant par nature à mobiliser l’ensemble de la société.

“Quels sont par ailleurs les objectifs de ce plan? Quels sont les indicateurs de résultats fixés? Êtes-vous prêt à confier à des personnes indépendantes du gouvernement le suivi et l’évaluation, au fil du temps, de ce plan de relance” de la Wallonie?”, s’est encore interrogé François Desquesnes.

Faute de répondre à ces manquements, “vous aurez décidé d’un plan d’investissement, mais pas d’un plan de relance. Et les générations qui suivent en payeront longtemps le prix”, a-t-il conclu.

Loin des critiques de l’opposition, les partis de la majorité, eux, ont exprimé leur solidarité vis-à-vis du gouvernement. “Nous sommes condamnés à réussir mais nous sommes solidaires. Nous y arriverons”, a ainsi estimé le chef de groupe du MR, Jean-Paul Wahl.

“Dix milliards d’euros seront mobilisés pour la relance. Ces montants sont considérables et inédits à l’échelle de notre région. Si le plus difficile reste à faire, à savoir traduire ces chiffres en réussites, ils témoignent de la prise de conscience de l’urgence et de la volonté du gouvernement face aux défis que la Wallonie entend relever. Notre groupe restera une force de proposition aux côtés du gouvernement”, a pour sa part souligné son homologue socialiste, André Frédéric.

“Le travail devant nous n’est pas moins lourd qu’avant le début de la crise Covid, que du contraire. Ce plan de relance est une nouvelle étape-clé dans le tournant pour la transition, vers la Wallonie de demain”, a enfin conclu Stéphane Hazée pour Ecolo.