Des pavés de la mémoire d'Anvers seront présentés vendredi au soldat inconnu à Bruxelles

A l’occasion de la clôture de l’exposition d’œuvres artistiques liées au travail de mémoire à l’espace-atelier de la galerie de la Toison d’or à Ixelles, l’Association pour la Mémoire de la Shoah (AMS) a annoncé jeudi soir qu’elle présenterait, vendredi matin à 11h devant la tombe du soldat inconnu à Bruxelles, les 23 pavés de la mémoire dont la pose n’a pas été autorisée par le bourgmestre d’Anvers Bart De Wever (N-VA). A sa demande, l’AMS participera pour la première fois, plus tôt dans la matinée, à la cérémonie officielle du 11 novembre. L’association appelle des personnalités publiques à soutenir cette initiative de mémoire à travers une courte vidéo. Elle sollicite également les habitants d’Anvers qui ont la possibilité d’exposer temporairement au public les pavés de mémoire à partir de leur espace privé, comme par exemple dans la vitrine d’un commerce.
L’AMS va accorder à Evelyn Fine sa demande de transmettre les sept pavés de sa famille aux représentants des autorités américaines afin qu’ils soient exposés au musée de l’holocauste aux Etats-Unis. Il a été rappelé que parmi les 23 pavés anversois, huit sont ceux d’enfants anversois ayant séjourné à la Maison d’Izieu en France.
Bart De Wever justifie son attitude par l’opposition du Forum Der Joodse Organisaties, représentative d’une large part de la communauté juive organisée d’Anvers. “Bart De Wever a de nombreuses de leurs voix”, concède Eric Picard, administrateur de l’AMS. “Nous avons rencontré Raphaël Werner, le président du Forum, qui ne souhaite pas s’associer à la pose des pavés. Cela dit, il ne s’est pas opposé à notre initiative dite laïque. Il souhaite plutôt ériger un monument sur lequel sera gravé les noms des victimes juives. Pour Raphaël Werner, la responsabilité incombe aux autorités communales. Nous craignons que Bart De Wever soit gêné par le rappel, à travers cet acte de mémoire, de l’histoire de collaboration du mouvement nationaliste flamand”.
Anvers est la seconde grande ville d’Europe à refuser les pavés de mémoire, après Munich en Allemagne. La Belgique en compte plus de 166, à Bruxelles, Charleroi, Liège, Malines et Saint-Trond.

Partager l'article

10 novembre 2016 - 22h00