Crise des migrants – “Pays de merde”: le groupe africain à l’ONU réclame des excuses à Trump

Les ambassadeurs du groupe africain à l’ONU ont exigé vendredi, dans un communiqué au langage très fort, “rétractation” et “excuses” au président américain Donald Trump, condamnant ses propos “racistes” rapportés la veille sur l’immigration en provenance de “pays de merde”. Après une réunion d’urgence qui a duré quatre heures, le groupe se dit à l’unanimité “extrêmement choqué” et “condamne les remarques scandaleuses, racistes et xénophobes” de Donald Trump “telles que rapportées par les médias”. Le groupe se dit “préoccupé par la tendance continue et grandissante de l’administration américaine vis-à-vis de l’Afrique et des personnes d’origine africaine à dénigrer le continent, et les gens de couleur”. Il se dit “solidaire du peuple haïtien”, également visé par les propos rapportés la veille par le Washington Post, “et des autres qui ont également été dénigrés” tout en remerciant “les Américains de toutes origines qui ont condamné ces remarques”.
Exaspérés, les 54 ambassadeurs sont tombés d’accord à l’unanimité sur un texte d’une inhabituelle dureté. “Pour une fois on est unis”, a même souligné un ambassadeur à l’AFP, sous couvert d’anonymat. “Certains d’entre nous vont être rappelés samedi par leur capitale” en raison de la sévérité du texte, a-t-il prédit.
C’est lors d’une réunion avec des parlementaires à la Maison Blanche que Donald Trump s’est emporté jeudi sur l’immigration en provenance de “pays de merde” (“shithole countries”), des mots qu’il a partiellement contestés et qui concernaient, selon des témoins, les pays africains et Haïti.
Si les pays africains ont logiquement réagi avec colère, Cuba s’est notamment également fait entendre vendredi, condamnant des déclarations “racistes, dénigrantes et grossières”. L’île “condamne fermement les déclarations racistes, dénigrantes et grossières des Etats-Unis sur Haïti, le Salvador, les états africains et les autres continents”, a déclaré lors d’un journal télévisé le ministère cubain des Affaires étrangères. “Ces déclarations pleines de haine et de mépris suscitent l’indignation du peuple cubain”. “Dans un premier temps vient le mot de mépris, puis les menaces et ensuite les actes”, a quant à lui mis en garde le président vénézuelien Nicolas Maduro, lors d’un conseil politique de l’Alba (Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique) à Caracas. Maduro a demandé à cette alliance, qui réunit Venezuela, Equateur, Cuba, Nicaragua, Bolivie et quelques îles des Caraïbes, de “s’unir” et de “renforcer ses liens”, en réaction aux déclarations de Trump.

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13 janvier 2018 - 04h29