Coronavirus – Le vaccin russe pas utilisé “pour des raisons politiques”, selon Mélenchon

Le chef de la gauche radicale en France, Jean-Luc Mélenchon, candidat à la présidentielle de 2022, a estimé jeudi que le vaccin russe anti-Covid 19 Spoutnik-V n’était toujours pas utilisé pour des raisons politiques” et pour “favoriser le business” des grandes multinationales pharmaceutiques. “Le président de la République (Emmanuel Macron) sait depuis novembre dernier – il l’a dit – qu’une mission française a été (en Russie) et a dit que ce vaccin fonctionnait. Cinquante-sept pays l’utilisent et se tirent d’affaire et nous, Français, nous attendons le label de la Commission” européenne, a-t-il dénoncé sur la radio RTL.
Le secrétaire d’Etat français aux Affaires européennes Clément Beaune a estimé jeudi que le vaccin russe ne pourrait pas être autorisé au sein de l’UE “avant la fin du mois de juin”, alors que certains pays européens avancent cette piste pour accélérer leur campagne de vaccination.
Selon M. Mélenchon, ce “formalisme bureaucratique” est “une erreur totale”. “C’est une décision politique destinée à favoriser le business des grands groupes de pharma multinationales, qui gagnent des milliards dans cette histoire et n’ont pas envie de voir arriver un concurrent qui vient de Russie”.
“Le vaccin russe n’est pas plus communiste que poutinien, la seule question qu’on lui pose, c’est: est-ce qu’il est efficace ou pas?”, a-t-il affirmé.
En février dernier, Emmanuel Macron n’avait pas fermé la porte à l’utilisation de ce vaccin – dont la revue The Lancet venait de confirmer l’efficacité à 91,3% – si les autorités de santé le validaient.
Toutefois, Clément Beaune a souligné jeudi les capacités de production limitées du vaccin russe et reproché à Moscou, après d’autres responsables français et européens, d’utiliser Spoutnik comme une arme de propagande sur la scène internationale pour diviser l’UE.
Parmi les 27 Etats-membres de l’UE, seules La Hongrie, la Slovaquie et la République tchèque ont pour l’heure décidé de recourir au vaccin russe sans attendre sa validation par l’autorité européenne du médicament.