Colombie: reprise des pourparlers avec l'ELN, la dernière guérilla active du pays

Le gouvernement colombien et l’ELN, la dernière guérilla active du pays, ont annoncé mardi la reprise de les pourparlers de paix délocalisés à Quito, en Equateur. Ce deuxième round de négociations a débuté par un petit-déjeuner des négociateurs avec le président équatorien sortant Rafael Correa.
“J’espère que nous pourrons parvenir à un cessez-le-feu bilatéral pour accompagner ces conversations depuis le début, et non pas à la fin”, a déclaré à des journalistes Pablo Beltran, chef négociateur de l’Armée de libération nationale (ELN, guévariste). “Il s’agit de ça, et c’est ce pourquoi nous participons à ces conversations”, a-t-il ajouté.
De son côté, Juan Camilo Restrepo, son homologue au gouvernement, a fait part de son désir de “poursuivre” les efforts de paix, alors que ces négociations se déroulent sans trêve entre les deux camps et sont régulièrement émaillées d’incidents (enlèvements, accrochages, explosions) et de victimes des deux côtés.
“Nous abordons ce nouveau cycle avec l’envie et la détermination de parvenir à des accords concrets de désescalade (de violence) et de protection de la population civile en respect du droit international”, a indiqué la délégation gouvernementale.
La reprise des négociations de paix devait à l’origine intervenir le 3 mai, mais a été repoussée en raison de la rencontre à Cuba, en vue d’échanger leurs expériences sur les discussions avec le gouvernement colombien, de délégués de l’ELN et des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), la principale guérilla de ce pays.
Les Farc, dont les quelque 7.000 combattants sont en cours de désarmement, ont signé en novembre un accord de paix historique avec les autorités colombiennes après quatre années de pourparlers à La Havane.
En négociant avec l’ELN, une guérilla inspirée de la révolution cubaine qui compte encore quelque 1.500 combattants armés, le gouvernement du président Juan Manuel Santos entend parvenir à une “paix complète”.
Le conflit armé colombien a impliqué à partir du début des années 1960 une trentaine de guérillas d’extrême gauche, des milices paramilitaires et les forces de l’ordre, faisant au moins 260.000 morts et provoquant la disparition de plus de 60.000 personnes ainsi que le déplacement de 7,1 millions de civils.

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16 mai 2017 - 21h40