Chemins de fer: la CGSP Cheminots s'inquiète du financement des élections sociales

La tenue d’élections sociales au sein des Chemins de fer belges été approuvée à l’unanimité le 3 mai dernier par les directions et syndicats du rail. Peu enthousiaste, la CGSP Cheminots n’est “pas a priori opposée” à de telles élections, assure-t-elle. Mais le syndicat socialiste s’inquiète de leur financement, qui “va venir grever les budgets des Chemins de fer belges”, déplore-t-il dans un communiqué publié mardi soir. Des élections sociales auront lieu pour la première fois au sein des Chemins de fer belges en décembre 2018. Au total, 561 représentants seront élus (287 à la SNCB, 194 à Infrabel et 80 à HR Rail).
La CGSP Cheminots s’insurge cependant contre la “décision unilatérale du ministre” (de la Mobilité, François Bellot ndlr) d’imposer le Syndicat libre de la Fonction publique (SLFP) au sein de certains organes paritaires, “ce qui présuppose les résultats” des élections.
En outre, la CGSP déplore le phasage décrété par le cabinet Bellot qui impose que les élections sociales se déroulent pour la première fois en 2018 et ensuite tous les 4 ans à partir de 2024, plutôt qu’en 2020 comme dans les entreprises privées.
Cela n’a pas empêché la CGSP Cheminots de se montrer constructive et d’approuver, après de longs mois de négociations, l’organisation des élections, souligne Pierre Lejeune, son secrétaire national. Mais le syndicat craint sérieusement que leur financement soit indirectement supporté par les travailleurs.
“Selon nos estimations et en fonction du mode de scrutin qui sera mis en place, l’organisation de ces élections va générer un coût oscillant entre 1.000.000 euros et 1.500.000 euros qui, selon les déclarations du ministre Bellot, sera imputé directement aux entreprises: SNCB, Infrabel et HR Rail”. HR Rail reçoit aujourd’hui une subvention de 1.200.000 euros pour l’exécution de l’organisation du dialogue social, rappelle le syndicat. “Pas besoin de sortir les calculettes pour constater que cette charge financière va venir grever les budgets des chemins de fer belges”, en déduit-il, alors que ces derniers sont déjà privés de 3 milliards d’euros sur la législature par le gouvernement Michel.
Le syndicat enjoint dès lors le ministre Bellot à consacrer “tous les moyens nécessaires à l’accomplissement harmonieux du dialogue social, notamment par le financement correct de l’exercice démocratique des élections sociales”.
Sans retour positif de la part du ministre, un plan d’actions pourrait être mis en place, avertit d’ores et déjà le syndicat, qui répète aussi sa demande de suppression du projet de loi sur l’instauration d’un service minimum, jugé particulièrement mal venu dans ce contexte.

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16 mai 2017 - 23h00