Carton plein pour la Fatwa de Mahmoud Ben Mahmoud et des frères Dardenne à Carthage
Le réalisateur tunisien Mahmoud Ben Mahmoud a rempli les salles, lundi et mardi aux Journées cinématographiques de Carthage, lors de la présentation de son film ‘Fatwa’, coproduit par les frères Dardenne. La vingt-neuvième session des Journées cinématographiques de Carthage (JCC) se déroule depuis samedi, jusqu’au 10 novembre, au cœur de la capitale tunisienne. Mahmoud Ben Mahmoud y a diffusé son dernier long-métrage ‘Fatwa’, une fiction très réaliste qui plonge le spectateur dans l’univers d’une famille confrontée à la mafia salafiste. Un couple aux convictions divergentes et un fils assassiné par ceux qui l’ont embrigadé alimentent la trame du récit.
Présenté en première mondiale au festival de Gand en octobre, le film concourt à présent aux JCC. Traitant du sujet toujours brûlant de l’extrémisme religieux, il illustre à quel point il paraît difficile d’en venir à bout. “C’est notamment lié au syndrome des loups solitaires qui, quoi que l’on fasse, échappent aux mailles du filet, comme cette femme qui s’est fait exploser le 29 octobre au centre de Tunis”, commente Mahmoud Ben Mahmoud. “La lutte contre le terrorisme constitue aujourd’hui le seul domaine qui fonctionne réellement en Tunisie. Depuis les attentats de 2015, les acteurs sont réduits au silence, sauf dans le maquis à la frontière algérienne où, de temps en temps, ils se défoulent sur un policier ou un militaire. Il n’empêche que le terrorisme reste le cauchemar de nos démocraties, une épée de Damoclès permanente. On ne peut pas ne pas y penser…”.
Majoritairement financé par des fonds tunisiens, “Fatwa” a été finalisé en Belgique via la société des Films du Fleuve des frères Dardenne. Sa sortie en cinéma est envisagée au premier trimestre 2019 dans les pays du Benelux. “J’avais envie de faire le point sur le sujet au travers d’une histoire et faire passer le message selon lequel personne ne doit se laisser confisquer ce qu’il est”, conclut Mahmoud Ben Mahmoud.