Brésil: Temer se dit victime d'une "hérésie juridique"

Le président brésilien Michel Temer est monté une nouvelle fois au créneau jeudi pour se défendre des accusations de corruption dont il fait l’objet, se disant victime d’une “hérésie juridique”. “Je me défends d’accusations qui constituent une véritable hérésie juridique”, a affirmé M. Temer dans une tribune publiée dans le journal Folha de Sao Paulo à quelques heures de son départ pour l’Allemagne, où il participera au sommet du G20 à Hambourg.
Le président a dénoncé en matinée dans un discours au Palais du Planalto un “crime contre l’État de droit démocratique”. Selon lui, ses accusateurs “pensent qu’ils sont des autorités éclairées par une étincelle divine”.
Mis en accusation par le procureur-général Rodrigo Janot pour corruption passive, M. Temer est aussi visé par une enquête pour obstruction à la justice et participation à une organisation criminelle.
Premier président brésilien en exercice mis en accusation pour corruption, il sera inculpé si deux tiers des députés (soit 342 voix sur 513) décident de donner suite à la procédure.
Il est accusé d’avoir été le destinataire de 500.000 réais (environ 133.000 euros) de pots-de-vin de la part du géant de la viande JBS, après que l’un de ses proches collaborateurs a été filmé en train de recevoir une valise pleine de billets.
Dans sa tribune à Folha de Sao Paulo, M. Temer critique le fait que ces accusations reposent essentiellement sur un enregistrement clandestin effectué par Joesley Batista, un des propriétaires du groupe JBS.
Dans cet enregistrement, le président semble notamment donner son accord pour acheter le silence d’un député aujourd’hui en prison.
“C’est à partir de cet enregistrement illicite que le procureur a déterminé (…) toutes ses mesures, qui sont par conséquent le fruit du même arbre empoisonné”, ajoute le chef de l’Etat.
Mercredi, les avocats de M. Temer ont remis au Parlement un document de près de 100 pages présentant les arguments en sa défense.
Ils argumentent que “le président n’a commis aucun délit” et considèrent que “l’accusation n’est pas fondée sur des preuves”.
Mercredi soir, Rodrigo Janot a affirmé pour sa part dans un entretien à la chaîne Globonews avoir “eu la nausée” quand il a découvert le contenu de l’enregistrement en question.
Le procureur-général argumente aussi que la mise en accusation repose sur des éléments “extrêmement forts”.

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06 juillet 2017 - 21h55