Brexit – Le gouvernement britannique écarte les menaces de son allié nord-irlandais

Le gouvernement britannique a écarté jeudi les menaces du petit parti unioniste nord-irlandais DUP, indispensable à sa majorité au parlement, qui affirmait qu’il pourrait lui retirer son soutien en fonction du sort réservé à l’Irlande du Nord dans les négociations du Brexit. Dans l’après-midi, la Première ministre Theresa May a réuni ses principaux ministres pour leur faire part de l’état d’avancement des discussions en cours entre Londres et Bruxelles. Elle les a informés qu’un accord était proche, selon le Financial Times.
La question de la frontière entre la province britannique d’Irlande du Nord et la République d’Irlande est l’un des principaux points sur lesquels des progrès sont attendus d’ici au conseil européen du 18 octobre.
Le secrétaire d’État pour l’Écosse, David Mundell, a ignoré les mises en garde du DUP, qui craint que l’Irlande du Nord ne fasse l’objet d’un traitement spécifique dans un éventuel accord de divorce.
“Je suis sûr qu’eux aussi se persuaderont que les alternatives, soit une absence d’accord ou un gouvernement (dirigé par le chef de l’opposition Jeremy) Corbyn, ne seront bénéfiques ni pour eux, ni pour l’Irlande du Nord”, a-t-il déclaré.
La décision de Londres de quitter l’Union européenne va imposer des contrôles administratifs pour les marchandises entre la Grande-Bretagne et l’Irlande du Nord, a affirmé mercredi à Bruxelles le négociateur de l’UE Michel Barnier, une perspective inacceptable pour le DUP.
La solution européenne maintiendrait l’Irlande du Nord dans l’union douanière, pour éviter le retour d’une frontière physique avec la république d’Irlande voisine, et la province britannique continuerait à être alignée sur les règles du marché unique européen.
Dans ce cas, “le commerce de la Grande-Bretagne vers l’Irlande du Nord serait menacé de restrictions”, a déploré jeudi la cheffe du DUP, Arlene Foster.
Ce scénario ne reprend pas “le meilleur des deux systèmes, mais le pire d’un seul”, a-t-elle ajouté, estimant que le gouvernement “ne pouvait pas, en toute conscience, recommander un accord qui place une barrière commerciale” entre les différentes parties du Royaume-Uni.
Si la Première ministre accepte les “demandes draconiennes de l’UE”, elle s’expose à une “défaite parlementaire”, a prévenu le porte-parole du DUP chargé du Brexit, Sammy Wilson.