Brésil: Temer refuse de répondre à des questions de la police

Le président brésilien Michel Temer a refusé vendredi de répondre à des dizaines de questions de la police et a demandé que soit classée l’enquête ouverte à son encontre par la Cour suprême (STF) pour corruption, ont annoncé ses avocats. “Le président et citoyen Michel Temer est la cible d’une série d’abus et d’atteintes à ses droits individuels et à son statut de chef de la Nation”, déclare le document fourni par ses avocats.
Ce document énumère les raisons pour lesquelles le président Temer “n’a pas répondu” aux 82 questions que la police fédérale lui avait adressées par écrit. Le texte a été remis au juge Edson Fachin, rapporteur au STF de l’opération “Lavage express”, nom du gigantesque scandale de corruption autour du groupe pétrolier d’Etat Petrobras.
La Cour suprême a ouvert à l’encontre du président Temer une enquête pour corruption passive et entrave à la justice après qu’il a été enregistré en train de donner apparemment son accord au versement de pots-de-vin à un homme politique emprisonné pour des faits de corruption.
Au lieu de transmettre comme demandé les réponses du président Temer aux 82 questions de la police, ses avocats ont dénoncé avec virulence cette enquête comme étant une “comédie” et une “inquisition (…) arrogante”.
Le refus du président Temer intervient alors que par ailleurs les juges du Tribunal supérieur électoral (TSE), qui se penchent depuis mardi sur une éventuelle invalidation de son mandat, semblent s’orienter vers un non-lieu.
Les sept juges ont commencé à voter vendredi sur une invalidation de l’élection présidentielle qui l’avait vu accéder à la vice-présidence auprès de la présidente Dilma Rousseff. Il avait remplacé celle-ci il y a un peu plus d’un an après sa mise à l’écart.
L’opération “Lavage express”, lancée il y a trois ans, a révélé un vaste réseau de corruption orchestrée par des entreprises du bâtiment pour truquer systématiquement les marchés publics, notamment ceux de Petrobras. Cette enquête tentaculaire a déjà mis des dizaines de chefs d’entreprise et politiciens de tous bords sous les verrous.

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10 juin 2017 - 02h00