"Black Panther": Chadwick Boseman dépassé par sa nouvelle notoriété

Le film “Black Panther” ne sortira qu’en février 2018, mais il a déjà fait une star de l’acteur américain Chadwick Boseman, qui joue le rôle principal et se sent dépassé par sa nouvelle notoriété. Il a beau avoir déjà 40 ans et près de 15 années de carrière derrière lui, Chadwick Boseman n’avait jamais connu ça, même de très loin.
“Je ne peux plus aller nulle part sans que les gens ne disent: c’est Black Panther”, explique-t-il à l’AFP. “Je ne sais pas jusqu’où ça peut aller.”
Entrer dans l’univers Marvel, devenu depuis de nombreuses années l’une des locomotives d’Hollywood, est déjà un événement en soi. Les 15 films labellisés Marvel Cinematic Universe (MCU) ont déjà rapporté plus de 11 milliards de dollars aux box-office.
Mais devenir l’un des premiers à incarner un super-héros noir dans un rôle principal au cinéma, avec Wesley Snipes dans “Blade” et Will Smith dans “Hancock”, propulse franchement Chadwick Boseman dans l’histoire avec, à la clef, des attentes démesurées.
Pour celui qui a longtemps été habitué à des seconds rôles à la télévision avant de se révéler en 2013 dans “42”, la marche est un peu haute.
“Honnêtement, je ne suis pas préparé à quelque chose de cette ampleur”, dit-il. “J’aime bien pouvoir faire des choses ordinaires, aller faire mes courses, passer du temps avec ma famille au restaurant.”
“Pour jouer des personnages et rendre le tout crédible, vous devez continuer à vivre une vie normale, dans le monde réel”, considère le natif de Caroline du Sud.

Le public a déjà eu un aperçu de Chadwick Boseman en Black Panther dans “Captain America: Civil War”, sorti en 2016, dans lequel il ne faisait que de brèves apparitions.
Outre la couleur de sa peau, Black Panther est un personnage à part dans la galaxie Marvel à plus d’un titre. Dans la vie civile, il est T’Challa, titulaire d’un doctorat de physique et roi d’une nation africaine, Wakanda, considérée comme la plus développée au monde.
Né il y a 51 ans, Black Panther est l’un des plus anciens super-héros dans le monde des “Comic Books”, les albums de bande dessinée dédiés à cet univers.
Chadwick Boseman, dont la famille est originaire de Sierra Leone, dit avoir abordé le rôle avec précaution, car il estime que le cinéma américain a proposé trop de visions de l’Afrique “préjudiciables et inexactes” au fil des années.
“Je sens le poids” que cela fait peser sur son interprétation, dit-il. “Vous ne pouvez pas y penser à chaque fois que vous inspirez, mais il faut se documenter, faire le travail pour que le moment venu, cela paraisse honnête.”
Le film sera aussi réalisé par un Noir, le jeune metteur en scène Ryan Coogler, 30 ans, qui a ressuscité la saga “Rocky” avec “Creed”.
Avant Black Panther, dans les habits du joueur de baseball Jackie Robinson (“42”) ou du chanteur James Brown (“Get on Up”), deux prestations saluées par la critique, Chadwick Boseman a déjà été confronté à la vision pré-établie des spectateurs.
Loin de ces personnages déjà bien identifiés, il a accueilli comme une respiration le film du Belge Fabrice du Welz, “Message from the King”, sorti en France mercredi et disponible sur Netflix plus tard cette année.
Dans ce thriller sanglant, il joue Jacob King, un Sud-Africain venu venger la mort de sa soeur à Los Angeles.
“C’était excitant de démarrer en sachant que personne ne dirait: ce n’est pas Jacob, ce n’est pas lui”, plaisante Chadwick Boseman.
“Ce n’est pas une toile vierge”, dit-il, “mais c’est un support avec lequel je peux faire beaucoup sans me soucier du lien qu’ont les gens” avec le personnage.

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12 mai 2017 - 07h40