Au Tadjikistan, insulter (en public) le président vaut désormais jusqu'à 5 ans de prison

Le Parlement du Tadjikistan a adopté mardi une loi introduisant des peines allant jusqu’à cinq ans de prison pour toute personne insultant en public le président de cette ex-république soviétique d’Asie centrale, Emomali Rakhmon. Les 33 membres de la Chambre haute ont approuvé à l’unanimité cette loi, déjà adoptée le mois dernier par la Chambre basse.

Jusque là, toute offense publique à M. Rakhmon, ainsi qu’à son administration, était passible de peines allant d’une simple amende à un an de travaux correctionnels.

La nouvelle loi ne concerne que les insultes visant le président tadjik, âgé de 64 ans, proclamé l’année dernière “chef de la nation, fondateur de la paix et de l’unité nationale” par le Parlement.

En mai, les électeurs tadjiks ont plébiscité des amendements constitutionnels permettant notamment à Emomali Rakhmon de briguer un nombre illimité de mandats, ouvrant la voie à une présidence à vie dans ce pays très pauvre d’Asie centrale.

Un autre amendement a abaissé de 35 à 30 ans l’âge requis pour se présenter à l’élection présidentielle, ce qui pourrait faciliter l’arrivée au pouvoir de Roustam, fils d’Emomali Rakhmon, actuellement âgé de 28 ans.

Président du Tadjikistan depuis 1992, Emomali Rakhmon a été élu une première fois en 1994 puis réélu en 1999. Une première réforme constitutionnelle lui avait permis de se représenter et d’être réélu en 2006 et 2013.

Lors de sa dernière élection, l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) avait qualifié le scrutin d'”élection sans réel choix”.

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08 novembre 2016 - 16h55