Au Pakistan, apparition d'affiches appelant à un coup d'Etat militaire

Les Pakistanais ont découvert mardi dans plusieurs villes des affiches appelant le chef des armées à renoncer à prendre sa retraite et à s’emparer du pouvoir, dans un pays longtemps dirigé par les militaires. Des dizaines d’affiches sont apparues pendant la nuit dans plusieurs rues de la capitale Islamabad, et dans les grandes villes de Lahore, Karachi et Rawalpindi, siège du quartier général de l’armée.
Ornés d’une photo du très populaire chef d’Etat major pakistanais, le général Raheel Sharif, arborant un képi et une épaisse moustache, ils sont signés par le parti politique “Move on Pakistan”, créé en 2013 et peu connu du public.
“Parler de départ n’est plus d’actualité, venez maintenant pour l’amour de Dieu”, clament les affiches, alors que le général Sharif a fait savoir en janvier qu’il prendrait sa retraite à la fin de l’année, rompant avec une longue tradition d’extensions de mandats parmi ses prédécesseurs.
“Une dictature vaut bien mieux que ce gouvernement corrompu”, a affirmé à l’AFP le chef de file du mouvement Move on Pakistan, Ali Hashmi.
Saluant “la manière dont le général Raheel Sharif a géré le terrorisme et la corruption”, M. Hashmi souligne “qu’il n’y a aucune garantie que son successeur soit aussi efficace que lui”.
L’armée a de son côté nié tout lien avec cette initiative. “Concernant les affiches avec une photo du #COAS (chef d’Etat major) diffusées dans plusieurs villes: l’armée ou tout organe qui en dépend n’a rien à voir avec cela”, a réagi mardi soir dans un tweet le porte-parole de l’armée Asim Bajwa.