Attentats à Bruxelles – deux ans après – “La présence de Me Mary au procès d’Abdeslam démontre les valeurs de notre société”

Le fait que Salah Abdeslam ait été défendu par un avocat – en l’occurrence Me Sven Mary – au procès pour la fusillade de la rue du Dries, début février, montre que “contrairement à ce que revendiquent les terroristes, nous respectons les valeurs de notre société”, estime Philippe Vansteenkiste, président de l’association de victimes des attentats de Bruxelles, V-Europe. La constitution de partie civile de cette dernière sera examinée par le tribunal correctionnel de Bruxelles le 29 mars. Le procès de la rue du Dries, “c’est avant tout un procès dont les victimes sont les forces de l’ordre qui ont été visées”, souligne d’emblée M. Vansteenkiste.
“Malheureusement, la presse s’est focalisée sur l’aspect sensationnel plutôt que sur le véritable contenu et sur le fait que Sven Mary ait plaidé l’irrecevabilité des poursuites à l’encontre de Salah Abdeslam”, seul membre encore en vie des commandos djihadistes des attentats du 13 novembre 2015 à Paris, déplore le président de V-Europe. “Il y a pourtant eu une réplique, mais elle n’a pas été vraiment écoutée. Nous estimons qu’il faut rester serein et nous gardons confiance dans notre système judiciaire, qui a été mis en place pour garantir un équilibre entre les droits de chacun. Nous vivons dans une société démocratique, il n’y a pas lieu d’être fâché sur le fait que Sven Mary défende un terroriste comme nous l’avons beaucoup entendu.”
Au-delà de ces commentaires, ce qui a davantage frappé Philippe Vansteenkiste, c’est le comportement de Salah Abdeslam. “Après s’être fait passer pour un martyr le premier jour en indiquant qu’il ne croyait pas en notre justice et ne reconnaissait qu’Allah, il s’est finalement fait défendre par son avocat. Ce n’est donc pas un martyr.”
V-Europe est optimiste quant à sa reconnaissance comme partie civile. “Si on en a fait la demande, c’est parce qu’on y croit, parce qu’on est persuadés d’être dans le droit chemin. Nous pensons qu’entre les événements de Paris en novembre 2015 et ceux de mars 2016 à Bruxelles, il y a un lien. On veut comprendre ce qu’il s’est passé. Toutes les victimes ont droit à la vérité et à la justice. On ne fait pas ça pour le show. On veut avancer, tant pour la Belgique que pour la France”, conclut son président.

Partager l'article

14 mars 2018 - 05h38