Apiculteur urbain, des toits de Paris aux catacombes

Pour rendre visite à ses abeilles installées sur le toit de la Monnaie en plein Paris, en surplomb de la Seine, l’apiculteur Audric de Campeau passe un harnais: “Ce n’est pas dangereux, mais les assurances m’y obligent”. Place Vendôme, sur le toit d’un célèbre joaillier, des câbles en métal courent sur le zinc entre bouches d’aération et cheminées, pour lui permettre de se mouvoir en toute sécurité avant d’atteindre les trois ruches alignées au sommet de l’immeuble à l’architecture classique.

Ses ruches sont installées au sommet de monuments, dans des cours, sur des terrasses ou sur le toit d’immeubles de bureau. “Le propre de l’apiculteur urbain est qu’il a beaucoup d’escaliers à monter”, note-t-il sobrement.

Son itinéraire le fait sauter du toit de la Monnaie de Paris à celui de l’Académie française voisine. Avec de discrets détours souterrains, dans une antique carrière de pierres, où il fait vieillir en fût de chêne un hydromel de sa création.

Lui qui a passé une partie de son adolescence à explorer illégalement les catacombes parisiennes préfère taire le nom exact du lieu où ses tonneaux sont installés. Une galerie à 30 mètres sous terre.

En 2015, dernier recensement, Paris comptait plus de 700 ruches. Parmi les plus connues, celles de l’Opéra, installées depuis 1982. En mars, la capitale s’est dotée d’un plan “ruches et pollinisateurs” pour renforcer les actions en faveur de ces animaux qui vont d’une plante à l’autre et disséminent du pollen.