A l’ONU, l’Ethiopie échoue à bloquer le financement d’une enquête sur les droits humains

L’Ethiopie a échoué jeudi à bloquer à l’ONU le financement d’une enquête internationale sur des violations présumées des droits humains par toutes les parties au conflit entre Addis Abeba et les rebelles du Tigré dans ce pays d’Afrique de l’Est. Une commission des Nations unies sur l’Ethiopie, qui doit être dirigée par l’ancienne procureure générale de la Cour pénale internationale (CPI) Fatou Bensouda, a été créée le 17 décembre 2021 par une résolution du Conseil des droits de l’Homme à Genève, pour une durée d’un an éventuellement renouvelable.

Cette commission doit enquêter sur les exactions commises par chaque camp dans la guerre déclenchée en novembre 2020 entre l’Ethiopie et les rebelles du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), dans le nord du pays.

Jeudi, devant la commission de l’Assemblée générale de l’ONU chargée des questions budgétaires, Addis Abeba a tenté, en vain, de faire voter un texte visant à bloquer le financement de l’enquête onusienne.

D’après un tableau de vote, parmi les 193 Etats membres de l’Organisation, 66 ont voté contre la proposition de l’Ethiopie, 27 pour et 39 se sont abstenus. D’autres pays n’ont pas participé.

“Nous pensons que par principe, notre commission (d’enquête) agréée par les Etats membres et par le Conseil des droits de l’Homme doit être financée”, a souligné le porte-parole du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, Stéphane Dujarric.

Le diplomate a également souligné que pour “l’Ethiopie ou n’importe où ailleurs dans le monde, les violations des droits humains doivent faire l’objet d’enquêtes, c’est une partie cruciale de la responsabilité” des Etats.

Addis Abeba et les rebelles du Tigré s’accusaient mutuellement cette semaine de bloquer les convois d’aide humanitaire censés accéder à cette région du nord de l’Ethiopie, à la faveur d’une “trêve” annoncée le 24 mars par les deux camps.

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01 avril 2022 - 03h57