Projet de logements Newton : les riverains de la place Jamblinne de Meux continuent de dire non

Rejeté à deux reprises par les riverains ainsi que les communes de Bruxelles et Schaerbeek, le projet immobilier Newton a été modifié pour finalement passer en concertation avec la Région de Bruxelles-Capitale. Mécontents, les riverains de la place Jamblinne de Meux, où ce projet doit être installé, se réunissent ce mercredi soir pour exprimer à nouveau leurs craintes.

Depuis 2013, le promoteur immobilier AG Real Estate veut réaliser un projet de logement à cheval sur les communes de Schaerbeek et de la Ville de Bruxelles, face à la place Jamblinne de Meux. À l’origine, le projet prévoit la construction de trois immeubles de 8,11 et 15 étages, totalisant 157 logements, des commerces et un parking de 157 emplacements.

Les communes concernées ont déjà rendu un avis défavorable à deux reprises en 2016 et début 2018. Selon le collectif 1727 qui représente les intérêts des habitants, le promoteur est désormais en contacts avec la Région de Bruxelles-Capitale. “Plutôt que de soumettre un troisième projet à une nouvelle enquête publique, le promoteur est passé à la vitesse supérieure en négociant avec la Région dont il a obtenu un permis d’environnement sur base de plans modifiés que personne d’entre nous n’a pu consulter“, déclare le collectif par voie de communiqué de presse.

Recours contre le permis d’urbanisme

Suite à cela, un recours de la part du collectif contre ce permis a été introduit. Le Conseil d’environnement de la Région devait statuer ce lundi 26 novembre. “Notre crainte, c’est que notre recours soit rejeté et que dès que le permis d’environnement sera définitivement octroyé, la Région donnera directement le permis d’urbanisme, sans consulter la population”, rapporte le communiqué. Une réunion citoyenne a lieu ce mercredi soir pour dire “non” à ce projet près de la fontaine de la place de Jamblinne de Meux.

Ce que dément Laurent Hemelaers, Project Manager chez AG Real Estate, contacté par nos soins : “Les riverains ont été consultés plusieurs fois au cours de l’élaboration de ce projet  – et ce, plusieurs fois avant les concertations”, nous explique-t-il. “La procédure légale prévoit la possibilité pour tous de consulter la demande et de faire ses remarques avant la concertation  – ce qui a été fait par l’ensemble des riverains et des parties concernées”.

De nombreuses modifications demandées

Lors du premier refus, il avait été demandé à l’opérateur immobilier de limiter la superficie hors-sol à 14.000m² (au lieu de 19 000 m²) afin de réduire les gabarits et pertes d’ensoleillement qui en découlent ainsi que de diminuer les vis-à-vis entre les bâtiments projetés; de réduire les ombres portées sur le bâti environnant; de prévoir une mutualisation du parking; de maintenir le caractère public du parc; d’avoir un taux de perméabilité identique à la situation existante; …

La seconde mouture du projet, quoique présentant d’indéniables avancées, n’avait toujours pas convaincu le collège de Schaerbeek qui, très rapidement, avait à nouveau rendu un avis défavorable. Le collège estimait que de trop nombreux et importants problèmes subsistaient malgré les avancées réalisées. L’impact des immeubles qui ne s’intègrent pas dans le bâti existant était toujours trop important sur la Place de Jamblinne de Meux; l’absence de parkings (vélos et véhicules) pour les commerces était problématique; la typologie des logements devait être revue en diminuant la part des studios et d’une chambre, des problèmes de vis-à-vis étaient à résoudre; de l’équipement collectif devait occuper le rez-de-chaussée d’un des trois bâtiments; la qualité de certains logements ainsi que la zone de recul pouvait être améliorée,…

“Permis d’environnement en juillet”

Laurent Hemelaers se défend pour sa part de toutes “négociations” avec la Région. “Nous sommes passés en concertation avec la Région au mois de janvier 2018”, explique-t-il, contacté par nos soins. “On a reçu une flopée de recommandations suite à cette concertations. Nous y avons répondu à 100% en modifiant une nouvelle fois le projet”.

Selon AG Real Estate, ce projet débuté en 2013 a été à chaque fois modifié pour répondre aux exigences des communes puis de la Région. “Depuis le début, on est en discussion avec la Région, tout en tenant compte des avis des communes de Bruxelles et Schaerbeek. Un permis d’environnement nous a été octroyés au mois de juillet (NDLR : par Bruxelles-Environnement, entité indépendante de la Région). Ce permis a été rendu après qu’on ait retravaillé notre projet de manière à répondre aux conditions du permis d’environnement”, explique Laurent Hemelaers. “Pour l’instant, nous avons introduit un dossier modifié à la Région afin de recevoir le permis d’urbanisme. Je comprends la crainte des riverains mais nous travaillons dans une transparence totale. On a refait des études pour prouver qu’il n’y avait pas d’impact sur l’ensoleillement par exemple”.

Le projet attend donc encore son permis d’urbanisme tandis que les riverains comptent eux poursuivre leurs protestations.

La rédaction / Crédit : BX1