Surpopulation et manque de personnel à la prison de Saint-Gilles : des propositions soumises aux employés
Un accord a été dégagé à l’issue d’une réunion traitant des problèmes de surpopulation carcérale et de manque de personnel, entre les syndicats et la direction de la prison de Saint-Gilles, a indiqué lundi Joachim Vermaeren, délégué syndical CGSP-ACOD, à l’agence Belga.
Ces propositions vont être soumises aux agents pénitentiaires, qui pourront se prononcer par voie électronique jusqu’à mardi 18h00. Les syndicats CGSP et SLFP décideront ensuite, en fonction de l’issue des votes, de lever leur préavis de grève déposé mardi ou de l’activer, avec effet à compter du 14 novembre. Les sujets à aborder étaient nombreux et les discussions ont été longues. Une première réunion s’était aussi étendue de 13h00 jusqu’à près de 18h00 vendredi.
Si la question des engagements dépasse le niveau local, une solution structurelle a notamment été proposée pour le problème de la surpopulation à la prison de St-Gilles. Selon celle-ci, des places seraient réservées dans d’autres prisons pour permettre des transferts de détenus depuis la prison de Saint-Gilles. À cette mesure sur le long terme s’ajouteraient, cette semaine, des transferts ponctuels pour réduire la pression. Mardi dernier, les syndicats dénombraient 903 détenus pour une capacité maximale fixée à 850.
Il est aussi question de mettre en place un roulement sur le temps du midi afin de garantir au personnel une pause de 30 minutes pour manger. “Actuellement, beaucoup d’agents mangent en travaillant”, explique Joachim Vermaeren.
“L’accord n’est pas parfait, mais…”
Il y a aussi des points relatifs à une intensification de la concertation entre le personnel des différentes ailes et la direction ou encore à une implication des travailleurs qui le souhaitent dans les discussions sur la mise en place des procédures pour la future prison de Haren afin de faire bénéficier de leur expérience de terrain. “L’accord n’est pas parfait, mais il propose des solutions à des problèmes qui perdurent depuis un moment”, estime Joachim Vermaeren. “Mais, on verra ce que le personnel décide.”
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Il perçoit comme un soulagement l’annonce, lundi par le ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne (Open Vld), du report au 1er juin de l’entrée en vigueur de la loi sur le statut juridique externe (LSJE), en raison de la reprise à la hausse des contaminations. Cette loi prévoit que les peines d’emprisonnement allant jusqu’à trois ans seront exécutées, et ce, par une décision du juge de l’application des peines. Actuellement, la plupart de ces petites peines sont automatiquement converties en surveillance électronique. “On achète du temps, car si elle était entrée en application au 1er décembre, on aurait commencé à couler en janvier et février”, commente Joachim Vermaeren.
Pour rappel, des discussions sur la surpopulation et le manque de personnel ont mobilisé mardi le personnel et les syndicats à la prison de Saint-Gilles, ce qui a entraîné une réduction du fonctionnement de l’établissement. Il n’y a eu ni visites, ni sorties en préau pour les détenus. Dès mercredi, la prison de Saint-Gilles a retrouvé son fonctionnement normal. Reste que l’aile des travailleurs, ceux qui se déplacent dans la prison pour exécuter différentes tâches, a été mise en quarantaine dimanche de la semaine dernière, le 31 octobre, à cause de la détection d’un cluster de coronavirus. Des agents ont dû se porter absents pour se faire tester. Ces perturbations ont ajouté à la pression sur les travailleurs.
Dans le même temps, la CSC a activé ce lundi soir son préavis de grève dans les prisons de Bruxelles et de Wallonie en raison de problèmes de sous-effectif et de surpopulation carcérale.
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Avec Belga – Photo : Belga/Virginie Lefour