Saint-Gilles : trois femmes accusent des policiers de violence, la police conteste
Une publication partagée plus de 1 700 fois sur Facebook raconte l’histoire de trois jeunes femmes qui affirment avoir été victimes de violences policières dans la nuit de samedi à dimanche après des arrestations aux abords du parvis. La police, pour sa part, conteste la version avancée par ces jeunes femmes.
Le témoignage a déjà été vu et partagé des centaines de fois sur Facebook : Anna raconte comment elle et deux de ses amies ont “subi des violences policières” sur le Parvis de Saint-Gilles dans la nuit de samedi à dimanche. Elle explique avoir été victime, avec ses amies, de remarques sexistes par un homme, quand une patrouille de police qui passait en voiture à proximité a demandé aux trois jeunes femmes âgées de 19 ans de mettre leur masque en rue, désormais obligatoire sur tout le territoire bruxellois. “Nous leur disons que des mecs nous font ch… dans la rue et qu’ils pourraient venir nous aider plutôt que de s’occuper des masques”, ajoute Anna, avant d’expliquer que les policiers en civil sont alors sortis de leur voiture pour demander à l’homme d’arrêter ses remarques puis demander les cartes d’identité aux trois jeunes femmes.
Selon Anna, c’est alors que son amie Mandy a été prise à la gorge par une policière et plaquée contre un mur. “Ina et moi essayons ensuite de calmer les choses, choquées par la violence de la police envers Mandy mais les policier.ères se montrent tout aussi violent envers nous”, témoigne la jeune femme. Selon cette dernière, son amie a crié plusieurs fois “j’ai mal” sans être relâchée. Celle-ci souffre de lésions et d’une contusion à l’épaule gauche selon des examens médicaux réalisés dimanche.
Mandy a été emmenée au commissariat après cette intervention, alors qu’Anna, pour sa part, dit dans son témoignage avoir vu un téléphone au sol et l’avoir ramassé “pour ne pas qu’il se fasse écraser par tout le monde et je l’ai tendu en l’air en demandant à qui c’était, quelqu’un l’a ensuite pris de mes mains”. La jeune femme dit alors être suspectée d’avoir volé ce téléphone et est également emmenée au commissariat. Elle rapporte en outre des propos sexistes de la commissaire de police qui les a embarquées : “En même, temps avec des tenues comme ça, il ne faut pas s’étonner. Il y a des quartiers on ne peut pas s’habiller comme ça si on ne veut pas se prendre des remarques”, rapporte Anna.
La troisième jeune femme du groupe, qui attendait à l’extérieur du commissariat, dit pour sa part avoir été plaquée au sol et menottée. “Ils l’ont balancé comme une poubelle dans la voiture pour l’emmener aux casernes d’Anderlecht”, explique Anna, qui rapporte qu’une visite à l’hôpital confirme des fractures au poignet et au coude gauches.
Les trois jeunes femmes ont pu sortir chacune ce dimanche, mais restent sous le choc. Elles ont reçu une convocation pour “rébellion non-armée” suite à cette intervention. Elles envisagent désormais de déposer plainte au comité P.
La police se justifie
Une patrouille contrôlait les heures de fermeture a proximité du Parvis de Saint-Gilles, indique le commissaire Evangélisti de la police de la zone Midi. Elle a été alertée lors d’une discussion animée entre un homme et trois jeunes femmes, habillées en “tenue légère”. “Les seins des jeunes femmes sont visibles” (sic), indique la police. Un PV est dressé à charge de l’homme qui a tenu des propos sexistes.
Les jeunes femmes sont quant à elles survoltées, crient, elles sentent la boisson. La police leur demande de se couvrir et de porter le masque, ce qu’elles refusent. Elle n’ont pas leur carte d’identité sur elle. La police intervient pour les calmer et l’une d’elles commence a donner des coups de pieds. Une policière en reçoit un. C’est à ce moment là que la policière perd sont téléphone qui sera ensuite retrouvé dans le sac d’une des filles, nous indique la police.
Plusieurs procès verbaux ont été dressés. L’un à charge de l’homme pour propos sexistes, un autre pour rébellion à charge de la fille qui a donné un coup à la policière et un pour vol à charge d’une des filles. L’une d’elle a bien été arrêtée, les deux autres ont été amenées au commissariat 30 minutes pour se calmer.
Quant à la violence utilisée, la police indique qu’il s’agit d’une « technique de maîtrise d’une personne survoltée conforme à la situation ».
Gr.I. – Photo : Facebook