Les balcons sont un problème à Bruxelles, selon la famille d’un jeune victime d’une chute

Près d’un an et demi après le décès de Kevin Himpens, et alors que les élections, fédérales/régionales en juin, puis locales en octobre, approchent, le politique devrait se saisir de la problématique de la vétusté de nombreux balcons de bâtiments anciens. C’est en tout cas le souhait des proches de Kevin, ses parents, sa sœur et sa compagne. La ville de Paris, à l’approche des JO, s’inquiète soudainement des dangers de ses balcons haussmanniens. “Pourquoi pas Bruxelles ?”, s’interrogent-ils. Une solution pourrait se trouver dans des aides à la rénovation axées sur la sécurité, estime la famille.

Le thème fait rarement l’actualité, et pourtant ce genre d’accidents est susceptible d’arriver à tous, tiennent à souligner Daniel Himpens et Nathalie Glorieux, les parents de Kevin, sa sœur Sophie et sa compagne Lucie. Via communiqué, ils appellent lundi les Régions et les communes à s’emparer de la problématique. Le jeune homme de 30 ans se trouvait à une fête entre amis à Saint-Gilles, pour le réveillon du passage à 2023. Il était sorti sur le balcon pour voir les feux d’artifice, quand une partie de la balustrade en pierre a cédé, le faisant chuter de 17 mètres.

Un accident prévisible, selon ses proches, qui souhaitent sensibiliser le plus possible sur les dangers des habitations anciennes laissées en l’état. Ici, le bâtiment avait 113 ans, un âge qui ne fait pas exception dans le bâti de la capitale belge. Le balcon montrait des signes de vétusté, selon les pompiers et les experts des assurances. À Paris, les balcons se sont invités ces derniers mois sur la scène médiatique, à l’approche des JO. En début d’année, les médias français relayaient les inquiétudes des syndicats de copropriété, conscients des dangers d’une surcharge des balcons situés le long de la Seine, lors de la cérémonie d’ouverture sur le fleuve.

Aides à la rénovation

La semaine dernière, une “experte en pathologie des bâtiments” tirait la sonnette d’alarme dans Le Parisien. “Le risque d’effondrement de balcons est réel“, le long des quais de Seine, précisait-elle, regrettant l’absence d’actions décisives des autorités en la matière. En Belgique, s’il existe beaucoup d’aides régionales à la rénovation, elles sont surtout axées sur l’énergie et la durabilité, observent les proches de Kevin. Des financements adéquats axés spécifiquement sur la sécurité, aussi bien des passants que des habitants susceptibles d’aller sur le balcon, pourraient aider. Car dans les constructions d’avant-guerre, les balcons “sont souvent en pierre, reliés par du ciment qui s’effrite naturellement avec le temps“, alertent-ils.

Nombre de ces immeubles “de caractère” sont classés, ce qui complique encore les choses. Dans ces cas-là tout particulièrement, il est crucial de sensibiliser à la nécessité de surveiller et contrôler la stabilité de tous les éléments des balcons. “Il est important d’insister sur le fait que les propriétaires/copropriétés peuvent être déclarés civilement responsables s’il s’avère qu’il y a eu défaut de surveillance et d’entretien des éléments responsables d’un accident“, note la famille.

Des améliorations sont également à prévoir sur le plan du suivi, pointent les parents, la sœur et la compagne de Kevin. “La première vraie expertise du balcon a lieu le 28 septembre 2023, 9 mois après les faits, à l’initiative de nos assurances“. Et cela malgré les recommandations des pompiers de faire vérifier tous les balcons de l’immeuble, et malgré la pression des proches.

La locataire de l’appartement se défend

Suite à la publication de cet article, la locataire et fille du propriétaire de l’appartement dont le balcon a cédé a tenu à préciser qu’une expertise a été réalisée le 2 janvier 2023 par un expert privé. “Celui-ci a conclu qu’il n’existait pas de risque d’effondrement imminent, bien qu’il ait recommandé d’entreprendre certaines réparations dans un avenir proche. Nous étions dans l’impossibilité de procéder à des réparations ou de toucher au balcon avant l’expertise des assurances.

Les démarches auprès des services d’urbanisme ont été entamées. “Étant donné que le bâtiment est situé dans une zone historique, l’obtention des permis d’urbanisme nécessite un certain délai et ne se fait pas instantanément“, conclut-elle.

Avec Belga – Photo : Belga

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03 juin 2024 - 19h19
Modifié le 07 juin 2024 - 13h04