Le Plan Canal remis en question à Molenbeek : “D’abord rétablir une véritable police de proximité”

Le ministre de l’Intérieur Jan Jambon (N-VA) espère que Catherine Moureaux (PS), pressentie pour devenir bourgmestre de Molenbeek, n’effacera pas les efforts des dernières années dans le cadre du plan Canal et ne donnera pas “une liberté totale aux criminels”. Il l’a fait savoir en réaction à des propos de la députée socialiste au quotidien Het Laatste Nieuws, qualifiant le plan Canal de mauvais.

La future bourgmestre a réagi mardi en soulignant qu’elle souhaitait davantage d’effectifs policiers, dont la police est en manque depuis des années. “Je veux davantage de policiers”, a-t-elle dit, demandant au ministre Jambon de revoir la norme fixant leur nombre à attribuer aux zones de police, défavorable à Bruxelles.

“Nous partons du principe que la nouvelle bourgmestre sera suffisamment responsable pour ne pas effacer les efforts des dernières années et ne redonnera pas une totale liberté aux criminels. L’ensemble des services ont œuvré ardemment à la nouvelle culture de la sécurité et de l’information qui est en train de s’appliquer pleinement”, a affirmé le porte-parole de Jan Jambon. Le Plan Canal porte non seulement sur la police, mais aussi sur l’échange d’informations, a-t-il dit.

“Nous avons besoin d’humanisme”

“Nous avons besoin d’humanisme pour éviter que des jeunes se radicalisent”, a affirmé pour sa part Catherine Moureaux au quotidien Het Laatste Nieuws, soulignant que ce plan coûteux était un mauvais plan. “Molenbeek souffre d’un manque d’effectifs policiers depuis des années… Jan Jambon doit revoir la norme de calcul, totalement dépassée, pour l’attribution des effectifs”, a par ailleurs souligné la candidate au maïorat, dans un communiqué.

Catherine Moureaux réclame un nombre “suffisant de policiers afin de rétablir en priorité une véritable police de proximité pour améliorer le contact avec les citoyens et stabiliser les effectifs. Nous manquons d’agents de quartier. Et nous manquons de policiers pour assurer la sécurité routière et lutter contre le tapage nocturne”, a-t-elle détaillé. Le Plan Canal a certes amené quelques policiers mais a étendu dans le même temps leurs missions.

Pour Catherine Moureaux, le plan Canal n’a globalement pas apporté les réponses nécessaires à Molenbeek.  “Plutôt que de vouloir exister une nouvelle fois sur le dos de Molenbeek, le Ministre de l’Intérieur devrait s’occuper des conditions de travail de ses policiers qui déposent un préavis de grève aujourd’hui et qui lui reprochent un manque de respect et de dialogue”, a-t-elle conclu.

Françoise Schepmans défend le Plan Canal

L’ancienne bourgmestre de Molenbeek Françoise Schepmans (MR) a également commenté l’annonce de Catherine Moureaux, soutenant le ministre de l’Intérieur. “Ce serait très grave de se priver de 50 policiers obtenus grâce au plan Canal. Grâce à eux, la zone de police Bruxelles Ouest a intensifié sa lutte contre la criminalité dans notre commune. Ils sont aussi présents aux abords des écoles, dans les parcs, dans les rues pour la sécurité de nos habitants”, explique-t-elle par voie de communiqué.

Avec Belga – Photos : Belga/Benoît Doppagne et Laurie Dieffembacq

■ Interview de Cyprien Houdmont et Frédéric De Henau.

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17 octobre 2018 - 17h30
Modifié le 17 octobre 2018 - 17h48