Un collectif pour les sans-abri réquisitionne l’Institut Pacheco : la police déloge 38 personnes

La police de la zone Bruxelles-Capitale/Ixelles a mis fin, vendredi soir, à l’occupation de l’Institut Pacheco, rue du Grand Hospice à Bruxelles. Un groupe de personnes avaient pris possession des lieux vendredi après-midi.

“Le CPAS, propriétaire de l’immeuble, a demandé à nos services de mettre fin à l’occupation”, a déclaré Ilse Van De Keer, porte-parole de la zone de police. Trente-huit personnes ont été priées de quitter les lieux.

“Les responsables politiques communaux bruxellois, Khalid Zian, président du CPAS, et Philippe Close, bourgmestre, ont opté pour une répression violente plutôt qu’une négociation, ont quant à eux déploré ce samedi les militants de la “Campagne de Réquisitions Solidaires”.

En l’attente de travaux …

L’Institut Pacheco, également connu sous le nom de Grand Hospice, est un bâtiment classé appartenant au CPAS de la Ville de Bruxelles. Le bâtiment est vide depuis plusieurs années et est en attente de rénovation. Vendredi après-midi, un groupe de personnes s’est installé à l’intérieur.

“Un projet de rénovation d’ampleur est en cours, pour y créer du logement. Dans l’attente des travaux, ce lieu fait régulièrement l’objet de conventions d’occupation temporaires ponctuelles ou plus durables. Un festival doit s’y dérouler en avril”, a fait valoir le président du CPAS de la Ville Bruxelles, Khalid Zian, vendredi soir dans un communiqué.

5e réquisition

Il s’agit de la cinquième occupation du genre. Les collectifs qui participent à cette “Campagne de Réquisitions Solidaires””dénoncent le manque de proactivité et de vision des pouvoirs publics pour garantir le droit au logement.

“Ouvrir des stations de métro pendant la vague de froid et laisser cyniquement vides des bâtiments comme l’hospice pacheco, c’est choisir de laisser des gens dormir à la rue. Nous ne pouvons l’accepter”, dénonce Sacha, une participante à l’action.

Un coup de force qui ne passe pas

Le président du CPAS dit s’étonner “de ce coup de force”, alors qu’il avait indiqué être favorable aux occupations temporaires à condition qu’elles soient correctement encadrées et concertées préalablement”, précise-t-il.

“Le CPAS de la Ville de Bruxelles a eu l’occasion, dans d’autres circonstances, de signifier au comité de soutien qu’il ne concluerait pas de convention d’occupation temporaire avec des personnes responsables d’une effraction dans ses bâtiments. Mais qu’en revanche, en raison de ses missions sociales et de la situation des sans-abris en Région bruxelloise, il favoriserait tout projet sérieux qui concourt à une solution aux problématiques des personnes et des familles en difficulté sur le territoire de la ville de Bruxelles”, conclut M. Zian.

Un appel à projets sera lancé le 1er mars pour accueillir pendant près de trois ans un ensemble de projets de nature sociale, culturelle ou économique.

“Vide depuis 4 ans, une occupation temporaire serait actuellement envisagée par le CPAS mais avec des opérateurs privés et sans espace de logement. La campagne de réquisitions solidaires et la voix des sans-papiers se réjouissent donc de proposer plutôt une occupation répondant à l’urgence sociale, adaptée au bâtiment et sans aucune finalité lucrative.”, explique de son côté l’association de collectifs.

A.V. et Belga – Photo: Google Street View