Le syndicaliste Mounir Tahri libéré quatre mois après la descente de police menée chez Globe Aroma

Le syndicaliste Mounir Tahri (CSC) a été libéré jeudi après-midi, quatre mois après l’opération de police menée chez Globe Aroma le 9 février, a indiqué le syndicat chrétien. Il était depuis détenu au centre fermé 127bis. L’artiste Jiyed Cheikhe avait, lui, été libéré mercredi.

Mounir Tahri, originaire du Maroc, était arrivé en Belgique en 2006 et a travaillé entre 2008 et 2012 pour Abay Constructions, une entreprise de nettoyage qui travaille en sous-traitance pour le Foyer anderlechtois, société immobilière sociale. En 2009, il saisit, à l’instar d’autres sans-papiers, l’occasion de régulariser sa situation en prouvant qu’il travaille. L’Office des étrangers accorde en décembre 2011 une évaluation positive à son dossier de régularisation. Son employeur n’introduit cependant pas de demande de permis de travail, faisant ainsi perdre à Mounir Tahri ses chances d’obtenir un permis de séjour. Le dossier introduit par la CSC pour exploitation économique est toujours pendant.

Dans un communiqué diffusé ce jeudi, la CSC, la FGTB, le MOC, le CEPAG, le CIRE, Globe Aroma, la Coordination des sans-papiers, les dizaines d’associations solidaires et plus de 100 délégations syndicales se félicitent de la libération de Mounir Tahri. Les syndicats se demandent néanmoins “si cette situation est digne d’un Etat de droit“. “Le 4 mai 2018, le tribunal du travail a condamné ses anciens employeurs à lui verser enfin les longs mois de salaires qu’ils n’avaient pas voulu lui payer“, disent les organisations qui estiment que Mounir Tahri a été “exploité, non payé et détenu en centre fermé pendant 4 mois“. De plus, affirment les syndicats, “la joie est de courte durée car la liberté des deux militants est factice: à défaut d’avoir des papiers, ils sont dans une situation précaire“.

Belga / (Photo : archive bx1)