Lutte contre la prostitution de rue : des panneaux installés dans le quartier Alhambra

Des panneaux ont été installés dans le quartier Alhambra à Bruxelles pour avertir des sanctions encourues par les travailleurs du sexe.  Les riverains se plaignent de nuisances liées à la prostitution dans le quartier. Les prostituées se défendent de provoquer ces nuisances.

David Cusatto, un habitant du quartier de Alhambra témoigne : “La prostitution doit pouvoir exister (…), mais il n’y a aucune gestion de cette prostitution”. Selon lui, le prostitution provoque beaucoup de problèmes dans le quartier : insalubrité, bruit, problèmes de circulation, trafique de drogues… En août dernier, le nouveau bourgmestre de la Ville de Bruxelles Philippe Close annonçait la mise en vigueur d’un nouveau règlement contre la prostitution de rue. Dans le cadre de ce règlement, des panneaux ont été installés mardi dernier dans le quartier Alhambra. Ils indiquent quelles peines encourent les travailleurs du sexe ainsi que leurs clients. Le panneau indique que l’on se trouve dans le “périmètre d’application du règlement de lutte contre les nuisances liées à la prostitution de rue”. Puis viennent les sanctions encourues : elles peuvent aller jusqu’à une peine d’emprisonnement d’1 à 7 jours, une peine de travail de 20 heures à 45 heures ou encore une amende pouvant s’élever jusqu’à 200 euros.

“Il y a plusieurs cafés dans le quartier dans lesquels des gens prennent de la drogue puis se bagarrent”

Les prostituées du quartier veulent se distancier des maux dont on les accuse. 4 prostituées rencontrées en rue dénoncent :  “Il y a plusieurs cafés dans le quartier dans lesquels des gens prennent de la drogue puis se bagarrent. Nos activités n’ont rien à voir avec les nuisances”. Du côté des collectifs de défense des droits des prostituées, ils craignent un cadre répressif plus important. “Ces panneaux peuvent servir à faire valoir les contrôles policiers”, estime Fabian Drianne de l’ASBL Espace P.  Marie du collectif UTSOPI considère, elle, qu’il faut “arrêter de stigmatiser les travailleuses du sexe. Ce ne sont pas eux et elles qui provoquent les nuisances. Il faut trouver un arrangement pour que tout le monde puisse vivre en paix”.

  • Reportage de Catarina Letor et Charles Carpreau

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06 novembre 2017 - 17h27
Modifié le 06 novembre 2017 - 18h56