Le Musée du jouet en danger : “Nous allons prendre contact avec les propriétaires de la collection”, dit Rudi Vervoort
Fermé depuis le premier confinement, au printemps dernier, le Musée du Jouet est menacé de disparition en raison d’un conflit entre la famille du propriétaire, décédé cet été, et la Cocof, la Commission communautaire française, propriétaire du bâtiment.
Le Musée du Jouet, situé non loin de la colonne du Congrès, est aujourd’hui dans un triste état. Fermé depuis le printemps dernier, le musée n’accueille plus de visiteur, tandis que sa collection de 25 000 objets prend la poussière dans un bâtiment qui appartient aujourd’hui à la Cocof. L’ancien propriétaire, André Raemdonck, qui avait créé ce musée en 1990, est cependant décédé cet été, et aujourd’hui, sa famille tire la sonnette d’alarme pour sauver sa collection et rouvrir le musée au plus vite, si possible dans un nouveau bâtiment de 800 mètres carrés.
Face à cette situation, plusieurs députés bruxellois, dont Isabelle Pauthier (Ecolo) et Geoffroy Coomans de Brachène (MR), ont interpellé le ministre-président bruxellois Rudi Vervoort (PS) quant à cette situation. “Le bâtiment appartenait à la famille du propriétaire. La Cocof avait racheté le bâtiment dans les années 90 pour donner un caractère permanent à ce musée”, explique le ministre-président, pour recontextualiser la situation particulière de ce musée.
“Un avis négatif” du Siamu
“Cependant, en 2018, le Siamu a donné un avis négatif sur la sécurité du bâtiment, interdisant l’exploitation du musée au public. Nous avons alors contacté le propriétaire, en proposant d’entamer les travaux nécessaires pour pouvoir exploiter en toute sécurité le lieu. Cela impliquait la fermeture du musée durant un an à un an et demi, pour une rénovation complète. Nous avons essuyé un refus, et cela s’est terminé devant les tribunaux. Nous n’avions pas d’autre choix que d’ordonner la fermeture du site vu son caractère dangereux”, ajoute Rudi Vervoort.
Le ministre-président bruxellois précise encore que la Cocof “n’a jamais été avisée du décès du propriétaire du musée” et qu’il n’y a “jamais eu de contact avec la Cocof”. Il confie toutefois qu’une prise de contact va être menée avec la famille du défunt “pour voir ce qu’il en est. Nous ignorons totalement leur volonté aujourd’hui, concernant le devenir de leur collection.”
Il précise : “La collection du musée appartient à la famille, et non à la Cocof, donc nous ne pouvons pas imposer quoi que ce soit à ce sujet. Mais nous restons disposés à assumer notre fonction de propriétaire, à savoir remettre les lieux en état pour qu’ils soient accessibles en toute sécurité au public”.
Le député libéral Geoffroy Coomans de Brachène dit espérer “une reprise des négociations, pour éviter une disparition de ce musée”. Isabelle Pauthier, pour le groupe Ecolo, demande pour sa part à “reprendre le dialogue” et à “se mobiliser afin d’assurer la pérennisation du musée dans une perspective historique et touristique, mais également sociale”.
Gr.I. – Photo : capture BX1