Un collectif d’ONG manifeste contre le soutien financier d’ING à l’entreprise d’huile de palme Socfin

Un collectif réunissant 15 ONG a organisé, ce mardi à 12h30, une action de protestation, au siège de la banque ING situé avenue Marnix à Bruxelles, pour dénoncer ses appuis financiers à des entreprises d’huile de palme telles que Socfin, qui vont à l’encontre de ses engagements sociaux et environnementaux.

Une banderole de quatre mètres sur sept appelant à arrêter les investissements toxiques a été attachée au-dessus de l’entrée de la banque. Une cinquantaine de personnes on réalisé un die-in sur le trottoir. Des tracts ont été distribués aux employés d’ING. Cette initiative lance la contre-campagne “Greenwash-ing” du collectif, qui se décline en des affiches détournant les visuels de la campagne sur l’investissement durable lancée la semaine passée par la banque.

Depuis deux ans, les ONG ont engagé un dialogue avec ING à propos des services financiers octroyés à l’entreprise belgo-luxembourgeoise Socfin. Les représentants de la banque leur affirment que l’entreprise a répondu à toutes leurs questions de manière pleinement satisfaisante. Le collectif relève pourtant que la Banque mondiale a refusé d’octroyer un prêt de 150 millions d’euros en 2016 à Socfin, constatant notamment des écarts importants avec les principes de bonnes pratiques internationales. Ce refus va dans le sens des recommandations du Point de Contact National belge de l’OCDE pour les entreprises multinationales. Le collectif note encore que quatre cadres du groupe ont été condamnés le 29 juin dernier pour corruption active d’une haute fonctionnaire guinéenne par le Tribunal correctionnel de Bruxelles.

15 ONG face à ING

15 ONG ont manifesté ce mardi devant le siège d'ING pour dénoncer la dernière campagne de la banque sur son "investissement durable". ING est en effet accusé d'avoir accordé un prêt à Socfin, une entreprise spécialisée dans l'huile de palme et le caoutchouc. Durable ? Pas trop, selon ces associations ⤵️

Publiée par BX1 sur Mardi 23 octobre 2018

“Sur papier, la banque s’engage à respecter toute une série de critères sociaux et environnementaux, notamment dans des secteurs sensibles tels que l’huile de palme, mais dans la réalité nous avons pu constater que ces engagements ne sont pas respectés et passent loin derrière les soucis de rentabilité”, dénonce Florence Kroff au nom du collectif d’ONG. Ce dernier s’oppose à l’éventuel octroi d’un nouveau prêt de 15 millions d’euros à Socfin.

Des prises de parole ont été organisées lors de cette mobilisation. “Socfin est arrivé en 2011 et a accaparé 18.000 hectares de nos terres”, a souligné une représentante de l’organisation MALOA qui défend les droits des communautés en Sierra Leone. “Nous n’avons plus de terres pour cultiver notre nourriture. Nous n’avons plus d’argent pour envoyer nos enfants à l’école. Nos leaders sont criminalisés et beaucoup de jeunes sont en prison car ils sont accusés à tort de voler des noix de palme.”

Le collectif regroupe les associations AEFJN, CNCD-11.11.11, Entraide & Fraternité, FairFin, FIAN Belgium, Financité, Friends of the Earth Europe, MAP, Milieudefensie, Oakland Institute, Oxfan Solidarity, ReAct et SOS Faim.

Gr.I. avec Belga – Photo : BX1