Grand froid: la Ville de Bruxelles mobilise sa police pour obliger les sans-abri à accepter un hébergement

Alors qu’Etterbeek décidait ce dimanche d’arrêter les sans-abris pour les obliger à être hébergé, c’est au tour de la Ville de Bruxelles. En cette période de grand froid, le bourgmestre de la Ville de Bruxelles Philippe Close a décidé de mobiliser sa police pour contraindre les sans-abri à accepter un hébergement, a indiqué lundi sa porte-parole Wafaa Hammich.

Une attention spéciale sera accordée, avec la collaboration du parquet de la jeunesse, aux jeunes enfants qui dorment dans la rue. Tous les travailleurs sociaux de la Ville sont appelés à contacter la police dès qu’ils voient un enfant en rue.

Le bourgmestre en appelle à la solidarité des autres communes, afin que cette mesure de prévention soit efficace. La Ville de Bruxelles dispose de quatre centres d’hébergement sur son territoire.

La décision de M. Close fait suite à l’ordonnance de police prise à Etterbeek dimanche soir par le bourgmestre Vincent De Wolf. Celle-ci impose l’arrestation administrative des sans-abri qui refusent d’intégrer les hébergements d’hiver. Dix personnes ont déjà été arrêtées dans la nuit de dimanche à lundi dans la commune d’Etterbeek et emmenées à l’hôpital.

Woluwe-Saint-Lambert suit le mouvement

Dans un communiqué, la commune de Woluwe-Saint-Lambert annonce qu’elle met également un système d’accueil en place “en collaboration avec le service communal, le service de la prévention, le CPAS, la Croix rouge et les services de police un système d’accueil pour les personnes sans domicile fixe“.

C’est une initiative unique en Belgique mais qui se propage comme une traînée de poudre dans les autres communes”, estime Vincent De Wolf. “Actuellement, Watermael-Boitsfort, la Ville de Bruxelles, Ganshoren, Woluwe-Saint-Pierre ou encore Namur m’ont demandé le texte de l’arrêté.(…) Si quelqu’un se couche sur des rails de tram, on a l’obligation de lui porter secours. C’est la même logique qui s’applique ici par moins 10 degrés. Tout cela part d’une situation de refus et de la perception de l’autorité communale qui estime qu’on ne peut pas en rester là. C’est une mesure qui n’est pas agressive, mais qui se veut protectrice de la santé des personnes.

Dix sans-abris interpellés à Etterbeek

Le nouveau dispositif Grand froid mis en place dimanche soir à Etterbeek a permis d’emmener dix sans-abri dans un local communal, a indiqué lundi le bourgmestre Vincent De Wolf.

Un ouvrier communal et une camionnette ont été requis pour charger les affaires ces dix personnes et les emmener dans un abri. Un agent de quartier parlant roumain a facilité les contacts. Un membre de la Croix-Rouge a passé la nuit au nouveau local, situé au 53 de la rue Général Tombeur. Le bourgmestre s’est rendu au commissariat en soirée pour expliquer aux policiers ce qu’il attendait d’eux. Les policiers ont fait des maraudes et ont travaillé avec l’équipe mise en place. Vers 22h00, ils ont trouvé dix sans-abri, dans leur quartier habituel à La Chasse. Ceux-ci ont accepté d’être vus à l’hôpital d’Etterbeek-Ixelles par un médecin, qui a confirmé que leur santé ne leur permettait pas de passer la nuit dehors. Ils ont dès lors été emmenés au chauffoir, qui dispose d’un micro-ondes, de boissons chaudes et de nourriture. Il n’a pas été nécessaire de les arrêter. Le dispositif sera complété dès ce lundi soir avec des éducateurs de rue et des gardiens de la paix.

Avec Belga

►Lire aussi: Etterbeek: le bourgmestre ordonne l’arrestation des SDF refusant d’intégrer les abris

 

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26 février 2018 - 11h41
Modifié le 26 février 2018 - 17h23