300 policiers manifestent place Poelaert : “On en a marre d’être stigmatisés”
À la suite de l’appel à manifester lancé par le groupe Facebook Police Unifying Movement (PUM), plusieurs rassemblements étaient organisés ce midi, notamment à Bruxelles, place Poelaert.
Les policiers protestent contre le “bashing médiatique” et les réponses politiques qui font des violences policières non pas des comportements déviants isolés mais la règle, ce qui jette le discrédit et l’opprobre sur l’ensemble de la profession.
Des chefs de corps ont manifesté leur soutien aux policiers souhaitant manifester pour redorer leur image. Mais les rassemblements ne sont pas soutenus par les syndicats mais bien par le ministre de la Sécurité et de l’Intérieur, Pieter De Crem.
Le groupe Facebook PUM a été créé en 2018 pour aller plus loin que les instances syndicales sur les demandes de revalorisations des moyens octroyés et des salaires. A l’heure où la mort de George Floyd aux États-Unis élève une vague de protestation populaire contre les violences policières alimentées par le racisme, des policiers belges veulent faire valoir que les abus de pouvoir ne sont pas légion et que beaucoup ont fait ce métier pour protéger la population et non pour jouir d’un rôle d’autorité.
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“Les policiers en ont marre d’être stigmatisés“, explique un membre de PUM. “Ces manifestations sont un cri contre la stigmatisation.” “Il y a des effets pervers“, continue-t-il en lien avec les contrôles d’identité. “Ce racisme supposé qui devient le postulat de base fait que lorsque vous intervenez dans des zones difficiles, que vous voulez faire un contrôle d’identité et que vous avez des motifs légitimes de le faire, cela peut très facilement partir en rébellion. (…) On est aussi dans une conjoncture où on a le sentiment que plus aucune autorité ne peut être exercée.” Il met en balance les nombreux classements sans suites pour des dénonciations de violences policières avec ceux des violences entre particuliers. “Personne ne va s’en offusquer autant. Il est normal que la justice ne puisse pas être rendue sur la base d’un témoignage unilatéral.”
Les policiers demandent notamment d’être équipés de bodycams, “parce qu’on est tous convaincus qu’il y aura alors moins d’interventions qui tourneront mal, parce qu’il n’y aura plus ce petit jeu de menaces de porter plainte. On pourra avec les bodycams prouver qu’on a été correct avec la personne et qu’on a fait le nécessaire pour éviter d’en arriver à une situation violente.” (Avec Belga)
■ Les détails, en direct dans le 12h30, avec Christophe Durant et Quentin Rosseels