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Meurtre au Décathlon d’Anderlecht : la famille de la victime s’interroge sur les circonstances du drame

31 janvier 2020 - 07h56

La cour d’assises de Bruxelles-Capitale délocalisée en Brabant wallon a terminé la première journée du procès du meurtre du Décathlon d’Anderlecht en entendant la maman et une des soeurs de la victime. Le corps dénudé de Thaynara, 17 ans et demi, avait été retrouvé en contrebas du parking supérieur du magasin bruxellois le 6 juin 2016. Un habitant de Court-Saint-Etienne, G., mineur au moment des faits, est en aveu du meurtre et du viol de l’adolescente. Mais, pour la famille de celle-ci, ce qui s’est passé reste incompréhensible, à moins que Thaynara n’ait été droguée à son insu.

Plus tôt dans la journée, G., qui avait livré plusieurs versions durant l’enquête pour finalement avouer avoir poussé volontairement la victime du haut d’un mur haut de quatre mètres, est revenu sur ses déclarations.

D’après ce qu’il a indiqué devant la cour d’assises en ce premier jour de procès, il ne se souvient ainsi en réalité plus de grand-chose et il est incapable de dire avec certitude si Thaynara a chuté accidentellement ou s’il l’a réellement poussée. Et s’il est en aveu d’avoir abusé de la jeune fille alors qu’elle gisait au sol inconsciente puis de l’avoir ensuite étranglée, il a refusé de détailler ces gestes lors de son interrogatoire par le président Michel De Grève jeudi après-midi.

Le président lui a fait remarquer que les parents de la victime avaient le droit de savoir la vérité sur les derniers moments de l’adolescente. Mais G. n’a pas voulu livrer lui-même les détails sordides qui figurent dans ses dépositions.

Lorsque la maman de Thaynara a été entendue en fin de journée, c’est en larmes qu’elle a expliqué qu’effectivement, elle se pose toujours des questions sur le déroulement des faits et les conditions de la mort de sa fille. La mère et la soeur de la victime ont décrit une adolescente qui avait beaucoup de qualités mais aussi quelques failles. Mais elles ont également toutes deux expliqué que suivre un garçon seule dans la nuit jusqu’à chez lui pour prendre des bouteilles d’alcool, puis se rendre ensuite avec lui dans un lieu isolé, ne collait pas du tout avec la personnalité de Thaynara.

“C’était une grande peureuse”, a souligné sa soeur, en martelant son incompréhension. On sait que G. a expliqué qu’il avait bu une bouteille de whisky ce soir-là, tandis que Thaynara, qui l’accompagnait, avait bu une partie du contenu d’une bouteille de vodka. C’est attesté par d’autres éléments de l’enquête mais si la bouteille de whisky a été retrouvée, ce n’est pas le cas pour la bouteille de vodka. Et dans le sang de la victime, les experts ont retrouvé des traces d’antidépresseurs et de neuroleptiques alors que, selon ses proches, elle ne prenait pas ce type de médicaments. La famille se demande donc si ces médicaments n’ont pas été volontairement placés dans la bouteille que l’accusé a donné à la jeune fille en cours de soirée.

En fin d’audience, un des avocats des parties civiles, Me Sven Mary, est revenu sur la question en demandant à l’accusé s’il savait ce que cette bouteille suspecte était devenue, puisque beaucoup d’autres objets ont été retrouvés sur les lieux du drame. G. a seulement répondu qu’il n’en savait rien.

Vendredi, la cour entendra notamment les deux juges d’instruction qui ont travaillé sur ce dossier, ainsi que les policiers qui ont mené l’enquête.

Belga

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