Maltraitance des enfants : l’introspection du mouvement sportif

Des enfants du Kituro s'échauffent avant leur entraînement de rugby ce samedi.

En 2020, l’Administration générale du Sport (Adeps) a contribué à une étude européenne menée par l’Université d’Anvers. Les résultats spécifiques au milieu sportif en Fédération Wallonie-Bruxelles ont été dévoilés ce vendredi par la criminologue, Tine Vertrommen.

Le nom de l’étude complète est “CASES : La maltraitance des enfants dans le sport – Statistiques européennes”. Si l’on creuse dans les chiffres, on peut remarquer plusieurs éléments intéressants qui ont été mis en exergue dans un communiqué de l’Adeps. D’une manière générale, 86% des sondés déclarent que leur expérience globale du sport avant leurs 18 ans est bonne à très bonne. 1472 francophones âgés de 18 à 30 ans ayant pratiqué une activité physique et sportive ont répondu à cette étude en ligne.

5 formes de violences analysées

La violence psychologique constitue le premier type de violence la plus fréquente subie en milieu sportif pour 67.6% des sondés. La violence physique est seconde (51.8%) devant la violence sexuelle sans contact (40.6%), la négligence (40.2%) et la violence sexuelle avec contact (25.4%).

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L’entraineur : la personne la plus négligente

La fonction de l’auteur de la violence a notamment été analysée. Il ressort que l’entraineur constitue la personne provoquant le plus de négligence (31.7%) et de violence physique (33.3%). La violence psychologique est majoritairement imputée aux coéquipiers (41.8%) tout comme la violence sexuelle sans (37.1%) et avec contact (34.6%).

Si la négligence, les violences psychologique et physique se déroulent dans ou à proximité d’une infrastructure sportive, la violence sexuelle sans et avec contact se concentre dans les vestiaires et les douches.

Pour toutes les formes de violence, la majorité des sondés reconnaît ne pas en avoir parlé. On constate toutefois que 32.9% des sondés victimes de violence sexuelle avec contact ont divulgué leur expérience à des instances extrasportives alors que pour des faits de violence psychologique, la famille constitue le cadre de divulgation privilégié.

Il y a encore du travail

L’administrateur général de l’Adeps, Alain Laitat déclare que “cette étude conforte le travail entamé depuis plusieurs années. Mais elle va nous permettre d’affiner et de préciser les orientations de nos services et de nos actions vers les pratiquant.e.s, les cadres sportifs ainsi que vers les structures, clubs et fédérations.”

J.M. – Photo d’illustration : BX1