Les Bruxellois savent-ils encore nager ? “On voit des élèves qui n’ont presque jamais vu l’eau en 3e primaire”

Avec la reprise des cours, les piscines feront aussi à nouveau le plein de jeunes nageurs d’ici quelques jours. Des élèves qui viendront apprendre la natation avec l’école. Nos petits Bruxellois apprennent-ils à devenir de bons nageurs ? On en est loin, l’une de nos équipes a suivi un stage d’été à Woluwe-Saint-Pierre, où l’on constate que le niveau des jeunes est bien moins bon qu’avant…

Faute de place, d’infrastructures, de temps ou de moyens, certaines écoles suppriment les cours de natation et les parents n’ont pas toujours le temps d’assurer cet apprentissage. “Il y a beaucoup de différence entre ceux qui ont eu un peu de natation à l’école et ceux qui n’en ont pas eu du tout. On commence à voir des élèves qui n’ont presque jamais vu l’eau en 3e primaire. Avant, ce n’était pas le cas, ils étaient au moins habitués à l’eau.”

Chaque année une dizaine de jeunes de moins de 24 ans perdent la vie par noyade dans notre pays, selon l’office belge de statistiques Statbel. Récemment, un Bruxellois de 19 ans est décédé après s’être retrouvé en grande difficulté dans l’étang du centre sportif et récréatif Blaarmeersen, à Gand.

Certains experts tirent la sonnette d’alarme sur le niveau de natation des jeunes suite aux récents cas de noyade. Tine Sleurs, maître de conférences en éducation physique à la Haute école UCLL, a récemment mené une enquête auprès de 486 écoles primaires. 28% d’entre elles ont réduit leurs cours de natation au cours de l’année écoulée. Le coût et le manque d’enseignants sont cités comme principales raisons. Selon elle, nous élevons ainsi une génération qui “nage mal”.

■ Reportage d’Anaïs Corbin, Loïc Bourlard et Paul Bourrieres

 

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21 août 2024 - 16h34
Modifié le 22 août 2024 - 07h25