Ville de Bruxelles : des distributeurs de protections hygiéniques installés dans six écoles

La commune veut s’attaquer au tabou des règles et lutter contre la précarité menstruelle dans ses écoles secondaires.

Des distributeurs de protections périodiques ont été installés dans les sanitaires de six écoles installées sur le territoire de la Ville de Bruxelles : l’Institut Bischoffsheim, l’Athénée Léon Lepage, l’Institut De Mot-Couvreur, l’Académie Royale des Beaux-Arts, l’Hoofdstedelijk Instituut Anneessens Funck – TSO/BSO et l’Hoofdstedelijk Instituut Anneessens Funck – OKAN.

Selon une étude de la Fédération Wallonie-Bruxelles, 53% des filles ou des jeunes femmes affirment s’être déjà absentées de l’école ou du travail en raison de règles trop douloureuses. Dans un communiqué, la commune rappelle qu’en moyenne, le coût des menstruations revient à 5.300 euros sur une vie, soit plus ou moins 12 euros par mois. “D’après les retours des PMS et du PSE (Promotion de la Santé à l’Ecole), les jeunes filles qui n’ont pas les moyens d’accéder à du matériel adapté expliquent utiliser du papier toilette en remplacement, ce qui détériore leur flore vaginale.”

“Les protections menstruelles sont reconnues en Belgique comme des produits de première nécessité, mais en réalité, cela reste encore cher”, souligne Ans Persoons (Vooruit), échevine de l’Enseignement néerlandophone. “Nos élèves n’ont pas toutes assez d’argent pour en acheter tous les mois. Or, cette préoccupation peut s’accompagner de stress et de gêne. En proposant des protections menstruelles gratuites à l’école, nous veillons à ce qu’elles n’aient plus du tout à s’inquiéter de cela.”

Le tabou des règles

Il arrive également que certaines jeunes filles en fin de primaire/début secondaire cachent à leur famille le fait qu’elles ont leurs règles.

La Ville de Bruxelles a donc décidé, en plus de l’installation de ces distributeurs, de développer dans ses écoles secondaires des des activités de sensibilisation en classe. “Ce matin, deux sexologues de la section paramédicale de la Haute Ecole Francisco Ferrer sont venues informer une trentaine d’élèves du degré inférieur de l’Académie Royale des Beaux-arts (section secondaire) sur les menstruations”, rapporte la commune. “Y ont notamment été abordés : les tabous liés aux règles, le cycle menstruel, l’aspect santé (risques associés et maladies), etc. mais aussi la question du genre via une déconstruction des stéréotypes.”

Des formations seront également prévues à destination des enseignants d’éducation physique et de sciences de l’institution, après le congé d’automne, afin qu’ils puissent à terme, organiser eux-mêmes ces séances de sensibilisation et travailler cette thématique dans ces deux cours.

 

La rédaction – Photo: D.R./Ville de Bruxelles