Vaccination : votre code de rendez-vous ne fonctionne pas ? Appelez le call-center !
Les chiffres de la pandémie sont préoccupants, a déploré Inge Neven, la directrice du service hygiène de la région bruxelloise ce lundi matin lors de la conférence de presse de la Cocom. Alors que la troisième vague est en route, la vaccination est l’un des enjeux prioritaires. Résoudre les problèmes logistiques et informatiques de la campagne en cours est urgent.
Neuf centres de vaccination sur 10 sont aujourd’hui ouverts, répartis sur tout le territoire bruxellois. Inge Neven l’assure : la vaccination avance bien à Bruxelles. « La semaine dernière s’est révélée être une belle première semaine dans les quatre nouveaux centres de vaccination. Les trois derniers ouvrent leurs portes aujourd’hui. » En chiffre cela donne : 26.000 vaccinations entre le 15 et le 20 mars. En tout ce sont 131.000 personnes qui sont aujourd’hui vaccinées à Bruxelles. On vaccine plus parce qu’il y a plus de doses disponibles, explique encore Inge Neven.
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Jusqu’ici Bruxelles a reçu 195.000 doses de vaccination. 40.000 doses ont été acheminées vers les centres de vaccination, les autres, 154.000, vers les collectivités (maisons de repos, hôpitaux, etc). La Cocom garde toujours un stock pour le cas où. Il est à ce jour de 60.000 doses.
Renforcer le call center vaccination
Inge Neven le reconnaît : le grand défi reste de convaincre les Bruxellois. « Le nombre de réservations par rapport au nombre d’invitations envoyées reste trop faible. » Il faut certes renforcer la sensibilisation. Mais ce n’est pas tout.
Le call center vaccination a été renforcé. Il compte aujourd’hui 200 agents. Il est apparu en effet que de nombreuses personnes n’avaient pas reçu leur invitation à prendre un rendez-vous de vaccination. Dès ce lundi, les plus de 73 ans qui sont dans ce cas, sont invités à appeler directement le centre de vaccination au 02 214 19 19 pour prendre rendez-vous par téléphone.
N’y a-t-il pas lieu aussi de simplifier les procédures de prises de rendez-vous en ligne ? De nombreux témoignages font état en effet des difficultés rencontrées à cet égard. Inge Neven en convient : « Le système est trop complexe et ne fonctionne pas encore de manière optimale, les couacs restent trop nombreux. » Les lettres de convocation contiennent un code de vaccination, indispensable pour mener à bien l’opération de prise de rendez-vous en ligne. Trop souvent, les codes ne fonctionnent pas. Réponse de la Cocom ? Le call center a été renforcé pour permettre plus facilement aux personnes concernées de prendre rendez-vous par téléphone. En parallèle, la Cocom va investir pour améliorer et simplifier les différents outils « car cela reste trop compliqué. »
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Selon ses chiffres, le centre a reçu 22.000 appels entre le 13 et le 19 mars. 77% des appels concernaient la prise de rendez-vous. 17% d’entre eux proviennent de personnes n’ayant pas réussi à s’inscrire en ligne.
La logistique est aussi en ligne de mire. Les images des files devant le centre de Forest, de personnes âgées debout dans le froid attendant leur tour, d’autres agglutinées dans une petite salle d’attente à Schaerbeek, ont choqué. Bx1 a reçu plusieurs témoignages en ce sens, comme celui-ci : « Quand je me suis rendu dans le centre de Forest, j’ai vu une cinquantaine de personnes âgées de plus de 70 ans, attendre dehors, dans le froid et la pluie. Il n’y avait aucun abri et la plupart des personnes âgées devait attendre debout. En prime, tout le monde était l’un à côté de l’autre : une file pour les personnes venues pour un test PCR, donc potentiellement avec des symptômes de la Covid-19, juste à côté des personnes venues pour se faire vacciner. Tout le monde pouvait se croiser dans le même couloir. »
La Cocom est consciente du problème : « Nous avons directement réagi avec les équipes du centre de vaccination de Forest : ils sont en train d’aménager un abri pour offrir aux personnes de meilleures conditions d’attente et mieux gérer les flux. » Il semble que la situation s’améliore depuis quelques jours. Mais elle recommande aussi aux personnes de respecter l’heure de rendez-vous : « Les personnes âgées viennent souvent trop tôt, jusqu’à une heure à l’avance, au lieu d’un quart d’heure, cela engorge les centre et les salles d’attente et génère de longues files. », ajoute Inge Neven.
Dépistage : les alternatives au PCR se développent
La capacité de dépistage est aujourd’hui de 10.000 tests par jour. Et le délai entre le moment où le test a été effectué et le résultat continue de diminuer. Il est aujourd’hui de 24h, 48h tout au plus.
Depuis le 21 mars, la prescription médicale n’est plus nécessaire pour prendre rendez-vous, insiste Inge Neven. « Et cela fonctionne : 28% des tests sont réalisés sans prescription. »
Après une expérience concluante menée dans cinq centres pour évaluer l’efficacité des tests rapides, ceux-ci vont être multipliés. Ils ne concernent que les personnes symptomatiques mais permettent d’obtenir des résultats en 15 minutes, et ceux-ci sont fiables assure encore la Cocom. Cela permet d’entamer plus rapidement l’opération de traçage. Un gain de temps précieux, par rapport au PCR.
Dès la fin de cette semaine, un projet pilote de tests antigéniques démarrent dans trois communes, Anderlecht, Molenbeek et Schaerbeek : des tests antigéniques seront disponibles dans huit pharmacies bruxelloises. Les tests antigéniques sont efficaces sur les personnes symptomatiques. L’idée est de confier aux officines le soin de dépister rapidement des personnes présentant des symptômes, de manière à pouvoir là encore, le cas échéant, démarrer le tracing immédiatement et faire respecter les quarantaines. L’objectif est précisément de tenter de toucher des citoyens qui sinon n’iraient pas consulter ou se faire tester. L’expérience sera évaluée dans un mois.
L’enjeu est important car si le délai entre dépistage et résultat diminue, celui entre symptômes et consultation médicale ou dépistage reste trop élevé, constate encore la Cocom.
Un projet pilote de tests préventifs a aussi été lancé il y a trois semaines dans différentes écoles de la capitale. Il s’agit de tests salivaires préventifs. L’expérience donne des résultats encourageants.
Enfin, des tests antigéniques rapides menés en entreprises ont permis de découvrir des foyers du variant britannique du virus. Depuis la semaine dernière, les maisons de repos ont également la possibilité d’en commander pour tester leur personnel et les visiteurs.
S.R. – Photo : Belga/Hatim Kaghat