Vaccination et CST : Unia a reçu près de 2.000 signalements liés au Covid-19 en un an
L’institution de lutte contre les discriminations Unia a reçu près de 2.000 signalements liés au Covid-19 entre août 2020 et août 2021, soit un quart de l’ensemble des signalements enregistrés sur cette période, indique-t-elle dans son deuxième rapport sur l’impact de la crise sanitaire sur les droits humains.
“Les mesures décidées et la manière dont elles sont communiquées continuent de générer un sentiment de discrimination et d’injustice parmi la population, qui polarise la société“, souligne le directeur de l’institution, Patrick Charlier.
Pic en juin 2021
Le nombre de signalements liés au Covid-19 a progressivement augmenté à mesure que la stratégie de vaccination se concrétisait et se déployait dans le grand public, avec un pic en juin 2021, lorsque le passe sanitaire européen a pris forme.
Unia a ainsi reçu un peu plus de 1.000 signalements relatifs à la stratégie de vaccination et aux vaccins. Une grande partie d’entre eux porte sur la dualisation de la société selon l’état vaccinal: pour ceux qui ne sont pas vaccinés, il y a un risque de limitation d’accès à l’emploi, aux biens et aux services, aux activités et aux contacts sociaux.
Outre le cadre de ce rapport, le Covid Safe Ticket (CST) est également à l’origine d’une hausse significative de signalements: entre le 21 août et le 15 octobre 2021, Unia en a enregistré 1.255. “Le CST a été régulièrement défendu comme un instrument pour accroître le taux de vaccination. Si tel était l’objectif, l’obligation légale de vaccination, par exemple pour certains secteurs professionnels spécifiques, eut été préférable.“, remarque Patrick Charlier. “Les autorités auraient été plus cohérentes si elles avaient pris cette responsabilité de manière conséquente.”
Mais l’institution prévient qu’il existe aussi des risques quant à une obligation vaccinale. “Celle-ci doit être proportionnée, limitée au strict nécessaire, et surtout inclusive. Il ne s’agit pas de l’imposer sans l’accompagner de mesures évitant une exclusion ou une stigmatisation de populations déjà fragilisées ou marginalisées dans un cadre professionnel. Elle devrait également être limitée aux secteurs et domaines considérés comme les plus à risque, en évitant une extension à d’autres professions sans réelle justification“, ajoute Patrick Charlier.
Avec Belga