Une trentaine de femmes sans-papiers expulsées de l’hôtel Monty: “Elles sont traumatisées”
Tôt ce matin, une trentaine de femmes sans-papier avec enfants ont été expulsées de l’ancien hôtel Monty à Woluwe St Lambert. Le bâtiment était occupé depuis janvier. Ce soir, elles pourront dormir dans le centre d’accueil de transit Ariane, géré par le fédéral. Une solution temporaire, car Fedasil conteste cette décision.
Le bourgmestre de Woluwe-Saint-Lambert, Olivier Maingain (Défi), est accueilli par des huées, devant le centre de transit Ariane. Les membres du comité des femmes sans papiers crient leur colère. Il est impossible pour eux d’accompagner la trentaine de femmes sans-papiers et enfants, expulsés de l’Hôtel Monty ce matin : “Elles n’ont pas pu se laver, prendre les choses nécessaires. C’est très flippant et navrant“, déplore Serge Bagamboula. “Elles sont déjà traumatisées de ce matin et elles n’ont pas de soutien à l’intérieur. Elles sont toutes seules. On leur a dit d’aller dans la cafet le temps qu’une solution soit trouvée“, regrette Johny Valinducq.
Pourtant, ils étaient une cinquantaine à s’être donnés rendez-vous à 8h du matin. Leur objectif : empêcher l’expulsion. Mais il est déjà trop tard. Dès 6h, les résidentes sont amenées vers le centre, géré par Fédasil.
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“Si l’huissier de justice a une décision de justice qui ordonne la fin de l’occupation de l’immeuble, on n’a pas le choix. Il faut exécuter la décision de justice“, se défend Olivier Maingain.
Du côté du groupe de femmes expulsées, c’est l’incompréhension. Elles pointent du doigt l’insalubrité du bâtiment. “Le bourgmestre dit ‘vous allez pouvoir aller vous reposer au CPAS et quand ce sera aménagé, vous allez rejoindre le bâtiment’. Je lui dis donc qu’il fallait tout simplement laisser les femmes où elles étaient, le temps d’aménager le bâtiment“, réagit Bintou, ancienne résidente de l’hôtel Monty.
Olivier Maingain répond : “J’aurais pu ne pas prendre un arrêté de réquisition. J’aurais pu dire au fédéral ou à la région ‘débrouillez-vous’, trouvez la solution. Mais quand je vois que rien ne bouge à ce niveau-là, moi, je prends mes responsabilités et je fais en sorte qu’il y ait un hébergement pour des femmes avec des enfants en bas-âge“.
Pour l’instant, le centre Ariane reste une solution provisoire. Des discussions sont toujours en cours entre les autorités communales et régionales pour trouver un bâtiment.
■ Reportage de Meryem Laadissi et Yannick Vangansbeek