Formation, situation familiale,… : une étude analyse l’évolution des carrières des Bruxellois

L’HIVA propose une image précise du recrutement et de l’évolution des carrières des Bruxellois sur la période de 2009 à 2019. C’est notamment, la première fois que les chercheurs et chercheuses de l’HIVA utilisent des données sur la situation familiale, comme l’intensité du travail dans le ménage ou encore le nombre de personnes qui travaillent au sein de la famille.

Le premier constat de ce rapport est le suivant : les Bruxellois qui sont au chômage avant d’être recrutés sont plus amenés à occuper des emplois de courte durée avec des horaires flexibles et irréguliers. À l’inverse ceux qui travaillaient déjà, mais qui souhaitent changer, retrouvent plus souvent des emplois à temps plein avec des contrats à plus long terme. Parmi la première catégorie de personnes, seulement 44% ont toujours un emploi trois ans plus tard contre 74 % pour la seconde catégorie.

La formation reste la clé sur le marché du travail

En effet, un quart des Bruxellois récemment embauchés ont un faible niveau d’instruction contre 46 % pour les personnes avec un niveau d’instruction plus élevé. Les Bruxellois sans diplôme du secondaire sont plus confrontés à des emplois à court terme, avec des horaires irréguliers et ils sont plus susceptibles d’être inactifs plus longtemps. Ainsi, les chercheurs d’emploi peu qualifiés et les Bruxellois inactifs constituent un groupe vulnérable et trouvent moins facilement leur place sur le marché du travail, contrairement aux profils très qualifiés.

Les parents célibataires avec de jeunes enfants sont plus en difficulté

Les parents isolés ou célibataires sont plus susceptibles d’être inactifs pendant un long moment. Notamment, si l’enfant a moins de 12 ans. Seulement 20 % des parents isolés ont travaillé sans interruption au cours des deux années précédant le recrutement. Ce chiffre double lorsque l’enfant a plus de 12 ans. Cette catégorie se retrouve plus souvent dans des emplois de courte durée et a plus de chance d’être au chômage ou inactifs trois ans après leur recrutement.

Des schémas qui se reproduisent

L’étude pointe du doigt des différences importantes entre les familles où tout le monde a un emploi et les personnes issues de familles où personne n’en a. Les premières peuvent changer d’emploi, souvent sans interruption, sont hautement qualifiées et travaillent dans des secteurs plus stables. À l’inverse, les personnes issues de familles où peu de membres travaillent sont plus susceptibles d’alterner des périodes d’inactivité, souvent peu qualifiées et ont des chances supérieures à la moyenne de trouver un emploi dans des secteurs vulnérables comme l’Horeca ou les agences d’intérim.

Bernard Clerfayt, ministre bruxellois de l’Emploi, réagit à cette étude : “ce n’est pas neuf : plus on est éloigné du marché du travail, moins on a de chance de décrocher un emploi. Cette nouvelle étude le confirme. Mais surtout, elle me conforte dans la voie choisie pour permettre à plus de Bruxellois de décrocher un emploi : miser encore plus sur la formation ! Et c’est grâce au bilan de compétences linguistiques, numériques et professionnelles complété d’un parcours de formation que les chercheurs d’emploi bruxellois pourront se profiler sur le marché de l’emploi et être rapidement embauchés.”

E.D – Photo : Belga