Une nouvelle occupation de demandeurs d’asile évacuée par la police : “On s’est pris des coups”

Une nouvelle occupation de demandeurs d’asile a été rendue publique ce dimanche, sur l’avenue Stalingrad, et a aussi-tôt été évacuée par la police.

Plusieurs personnes auraient été arrêtées et blessées ce dimanche après-midi, au cours d’une opération d’expulsion d’une nouvelle occupation d’un bâtiment dans lequel se trouvaient des demandeurs d’asile.

L’occupation, située au numéro 5 de l’avenue de Stalingrad, venait d’être rendue publique, en marge de la manifestation pour le droit au logement.

Ce cortège d’environ 500 personnes s’est élancé, dimanche vers 15h30, de la station Comte de Flandre vers la place du Jeu de Balle, dans le cadre du “Housing Action Day” en Europe. Les participants ont manifesté pour un meilleur accès au logement, via une réduction des loyers mais aussi via une lutte contre les logements vides.

► VOIR AUSSI | Des centaines de personnes manifestent pour le droit au logement pour les Housing Action Days

Lorsque le cortège est arrivé à proximité de la place Rouppe, plusieurs participants sont entrés dans un bâtiment inoccupé situé à proximité, avenue de Stalingrad au numéro 5.

Les organisateurs déplorent l’intervention de plus de 60 policiers, vers 17h15 dans le bâtiment. Le communiqué rapporte une intervention “violente“, l’utilisation de gaz lacrymogène et de matraques. Quatre personnes ont été arrêtées : deux administrativement et deux judiciairement.

“La police est intervenue de manière violente”

Selon la police, certains participants à la manifestation sont entrés dans ce bâtiment et ont simplement reçu l’ordre de le quitter. Mais ensuite, dès que le cortège est arrivé à la place du Jeu de Balle, d’autres ont tenté d’y revenir. “Plusieurs dizaines de personnes ont quitté les lieux avec l’intention de retourner vers l’avenue de Stalingrad. Pour empêcher cela, un peu avant 18h00, plusieurs refoulements ont été effectués et quatre arrestations ont eu lieu, deux administratives et deux judiciaires“, a expliqué Ilse Van de Keere, porte-parole de la zone de police Bruxelles-Capitale/Ixelles.

Cette nouvelle ouverture était une manière de rappeler que si 70 personnes ont obtenu une victoire avec l’occupation du centre de crise national [un bâtiment vide de l’État, situé rue Georges Matheus à Saint-Josse-ten-Noode], il reste plus de 2 500 demandeurs d’asile sans solution“, a déclaré Sacha, du collectif “Stop à la crise de l’accueil”.

Malheureusement, la police est intervenue de manière violente pour défendre un bâtiment vide. Mais tant que des personnes seront systématiquement jetées à la rue, de nouveaux bâtiments seront ouverts. La répression et l’inhumanité de certains politiques ne stoppera pas la solidarité citoyenne. La lutte continuera jusqu’à ce que le gouvernement belge respecte ses propres lois“.

Ce témoignage de violences est également rapporté par la militante Laura Baiwir, qui a également participé à cette manifestation. “On était une cinquantaine de personnes en train de chanter. Et d’un coup, sans raison, une personne a été arrêtée. On leur a demandé de le lâcher. Cela a alors déclenché un raid violent de la police contre nous, explique-t-elle dans Le 12h30. “On s’est pris des coups de matraques, de bouclier. On s’est pris du gaz dans les yeux. (…) C’était d’une violence inouïe. Alors qu’on était juste là pour montrer un désaccord. On n’avait aucun soupçon de violence dans nos actions”. Elle confirme que des actions vont suivre pour dénoncer ces violences.

■ Interview de Laura Baiwir, militante, par Michel Geyer et Marjorie Fellinger dans Le 12h30.

M.D. avec Belga – Photos : Réseau Ades

Partager l'article

27 mars 2023 - 12h48
Modifié le 27 mars 2023 - 12h49