Un rassemblement en hommage au livreur décédé jeudi : “Les travailleurs ne sont pas respectés”
Quelque 200 personnes se sont rassemblées lundi soir sur le boulevard Albert II, à proximité de la Gare du Nord, en mémoire de Sultan Zadran, un coursier à vélo décédé jeudi non loin de là après avoir été écrasé par un bus.
Ce livreur à vélo pour le compte d’Uber a été percuté par un bus d’une société privée. L’accident s’est produit à l’intersection du Boulevard Roi Albert II et de la place Solvay à Schaerbeek. Le parquet de Bruxelles a ouvert une enquête afin de déterminer les circonstances de l’accident.
► Lire aussi | Schaerbeek : le livreur passé sous un bus ce jeudi après-midi est décédé
Des proches de l’homme de 41 ans, originaire d’Afghanistan et dont la famille se trouve toujours là-bas, et des sympathisants se sont regroupés et ont allumé des bougies pour lui rendre hommage. Au-delà des circonstances du drame, ce décès place une nouvelle fois au devant de l’actualité la situation des coursiers à vélo, travailleurs au statut précaire et aux conditions de travail parfois peu sûres.
In memoriam Sultan Zadran pic.twitter.com/e52wrAyWto
— ✊Achtung Bicyclette🚲 (@PedaleCritique) February 6, 2023
► Revoir notre reportage (11/10/2021) | La majorité des livreurs de repas à vélo à Bruxelles seraient sans-papiers
“Sultan est décédé en livrant pour Uber. C’est une tragédie, personne ne devrait mourir en travaillant. Ce n’est pas pour dire que c’est la faute d’Uber mais nous regrettons qu’Uber ne fasse pas tout pour assurer la sécurité de ceux qui, jeunes ou moins jeunes, travaillent pour lui. Continuellement, nous interpellons Uber et les autres plateformes car on constate que leurs travailleurs ne sont pas respectés“, a dénoncé Martin Willems, responsable national CSC, au nom de la Maison des livreurs.
Le collectif, qui rassemble outre la CSC, la FGTB et le Collectif des coursiers, dénonce la situation des livreurs à vélo, particulièrement de repas, plus souvent victimes d’accidents que leurs confrères. Ils ne sont pas déclarés comme salariés par plusieurs plateformes qui, de la sorte s’exonèrent d’obligations de prévention, de formation et d’équipement de leurs travailleurs, et les poussent dans une course à la rapidité.
Une loi entrée en vigueur le 1er janvier devait améliorer la situation mais, selon le responsable syndical, les plateformes ne s’estiment pas liées par celle-ci. Une rencontre avec le cabinet du ministre du Travail sur ce sujet est prévue jeudi. Dans l’immédiat, la Maison des livreurs va s’occuper des formalités auprès des assurances afin de permettre à la famille du livreur de recevoir des réparations.
Belga – Photo : Twitter