Un nouvel outil pour analyser les traces de sang sur les scènes de crime

La KU Leuven et la police fédérale ont présenté, mardi, une nouvelle méthode d’analyse des taches de sang sur les scènes de crime, à la pointe de la modernité. Dexter – célèbre expert en médecine légale de la série américaine éponyme – n’a qu’à bien se tenir.

Un cadavre gisant au sol, une banderole de sécurité, des hommes en blanc munis d’appareils photo, des murs constellés de rouge… L’étude d’une scène de crime est essentielle pour permettre aux services de police de déterminer le fil des événements. Mais une telle opération nécessite encore souvent un travail manuel chronophage et fastidieux. Forentrics, fruit de la collaboration entre la KU Leuven et l’UZ Leuven, a cependant développé un nouvel outil, “HemoVision”, qui pourrait bien faciliter la vie des enquêteurs.

Basée sur des algorithmes intelligents, cette technologie permet d’analyser une projection sanglante en moins de 15 minutes et d’établir toute une série de scénarios. Le tout en 3D.  “Habituellement, on utilise des ficelles pour relier les éclaboussures jusqu’au sol, de manière à désigner le point de convergence et donc d’impact. Grâce à cette nouvelle méthode, il nous suffit de coller des marqueurs – sorte de plaquettes à damier noir et blanc – à côté des taches de sang.

On prend ensuite des photos de la scène et on intègre le tout dans le logiciel d’HemoVision. Ce qui nous permet d’obtenir un scan des lieux en 3D et d’élaborer toute une série d’hypothèses d’impact (sur la victime), en fonction de la trajectoire des gouttes, de leur forme, de leur taille, etc.”, détaille Géraldine Derave, morphoanalyste des traces de sang.  L’avantage d’HemoVision, c’est qu’en plus de sa rapidité d’exécution, il fonctionne aussi de manière très précise et diminue le risque de contamination ou d’altération de la scène de crime.

“Le logiciel est très visuel, il facilitera certainement la compréhension des faits en cour d’assises et fera gagner un temps considérable à toute la chaîne judiciaire”, prophétise Sabine Gauquie, directrice de la Direction de la police technique et scientifique (DJT). Le procédé a déjà pu être testé dans une dizaine de dossiers en Belgique. Forte de cette collaboration avec la police fédérale, Forentrics lorgne à présent sur le marché international.

Belga – Photo : Belga

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09 avril 2024 - 17h03
Modifié le 09 avril 2024 - 17h03