Un an avant les élections communales : le point sur les enjeux et les forces en présence

Elections communales, J-365. Le 13 octobre 2024, les citoyens sont appelés aux urnes pour élire les politiques qui les représenteront à l’échelle communale et provinciale. 705 sièges dans 19 conseils communaux sont remis en jeu à Bruxelles. La campagne est donc bel et bien lancée. Quels sont les thèmes qui vont compter ? Et quelles stratégies les partis politiques vont-ils adopter ?

Parmi les sujets qui alimenteront la campagne locale, Emilie Van Haute, politologue à l’ULB, pointe la sécurité, la propreté et la mobilité. “Sur la question de la propreté, ce sont des compétences partagées, il y  a donc pour partie des compétences qui reviennent aux communes sur la question du nettoyage. Les questions de sécurité aussi puisqu’il y a les zones de police locales qui sont dirigées par les bourgmestres en tournante. Et puis, sur la mobilité, ce sont aussi des compétences partagées. Ces matières feront donc certainement partie du débat.”

Plusieurs centaines de milliers d’électeurs s’exprimeront, dont beaucoup de nouveaux. Un élément important pour le résultat final… “Il va falloir voir combien de non belges s’inscrivent (Ndlr : le vote aux élections communales est ouvert aux Européens depuis 2006). Dans certaines communes, ils représentent près de la moitié des électeurs. Cela peut donc tout à fait changer le résultat du scrutin. Il y a aussi les primo votants, les jeunes qui voteront pour la première fois. Puisque nous n’avons pas voté depuis 2019, ils sont nombreux. Enfin, la mobilité intra-bruxelloise et entre Régions qui fait qu’il y aura beaucoup de Bruxellois qui voteront pour la première fois dans la commune”, analyse Emilie Van Haute.

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On peut imaginer que cette fois, la dynamique des alliances régionales, et notamment à Bruxelles, pourra avoir un impact sur les alliances communales“, analyse quant à lui le politologue Pascal Delwit (ULB) dans l’émission + d’Actu.

Le PS bousculé par le MR ?

Le Parti socialiste est actuellement celui qui compte le plus de bourgmestres en Région bruxelloises, à savoir 6 : à Anderlecht, Bruxelles-Ville, Evere, Koekelberg, Molenbeek et Saint-Gilles. À noter le cas particulier de Saint-Josse où Emir Kir a été exclu du parti après les dernières élections. Par ailleurs, le PS est présent dans 11 des 19 majorité communales.

Ecolo compte compte quant à lui trois bourgmestres en Région bruxelloise : à Forest, Ixelles et Watermael-Boitsfort. Les Verts sont par ailleurs aussi présents dans 11 majorités communales.

Défi compte aussi trois bourgmestres, à Auderghem, Schaerbeek et Woluwe-Saint-Lambert. Le parti participe par ailleurs à 7 majorités.

Les Engagés (anciennement cdH) comptent quatre bourgmestres à Berchem-Sainte-Agathe, Ganshoren, Jette et Woluwe st Pierre. Les centristes sont présents aussi dans les collèges communaux de Anderlecht, Koekelberg et Uccle, soit 7 coalitions au total.

Autre parti, le MR qui était en recul lors des dernières élections communales, a deux bourgmestre en Région bruxelloise : à Etterbeek et Uccle. Outre ces deux communes, ils participent à trois autres majorités communales : Ganshoren, Molenbeek-Saint-Jean et Watermael-Boitsfort.

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Sur l’ensemble des 19 communes, le PTB a décroché 36 sièges de conseillers communaux en 2018. Il était en forte progression la dernière fois et considéré comme un des partis gagnants de l’élection. Toutefois, il ne participe à aucune coalition locale. Malgré des résultats parfois importants – 14,6% des voix à Anderlecht ou encore 13,6% à Molenbeek – ils sont systématiquement restés dans l’opposition. Ce parti, mais aussi son attitude dans les négociations post élections pour former des coalitions, sera particulièrement observé.

Notons enfin la surreprésentation des hommes dans la fonction de bourgmestre. Ils sont 14, pour 5 femmes seulement.

Quelles stratégies ?

À l’image des déménagements de deux présidents de parti, l’écologiste Rajae Maouane vers la Ville de Bruxelles et François De Smet qui tirera la liste Défi à Woluwe-Saint-Pierre, il y a clairement pour le moment une stratégie de développement et d’implantation locale, analyse Emilie Van Haute. “Les parties réfléchissent, regardent là où ils sont le moins bien implantés et essayent de proposer une offre politique homogène sur le territoire. Nous sommes donc actuellement dans cette phase de recherche de candidatures qui pourront payer électoralement.”

■ Un dossier de Michel Geyer, Nicolas Scheenaerts, Djop Medou Mvondo et Victor de Thier