Une trentaine de Roms expulsés d’un terrain jugé dangereux à Bruxelles

Les forces de l’ordre ont expulsé mardi une trentaine de Roms qui occupaient, depuis novembre 2016, des cabanes installées dans les jardins potagers de la rue Navez, à Bruxelles. Les autorités justifient cette expulsion par des raisons de sécurité.

“La police est arrivée sur les lieux vers 06h30 pour évacuer la trentaine de Roms qui occupaient des cabanes des jardins potagers de la rue Navez”, a indiqué  Clémentine Delahaut, membre du collectif “Plan B”, qui regroupe des jardiniers, apiculteurs, riverains, chercheurs et associations. “Il s’agit de familles originaires de Roumanie et qui ne se sont jamais plaintes de leur vie ou de leur condition. Certaines d’entre elles travaillaient”.

Les jardins potagers d’1,2 hectare sont situés sur un terrain enclavé entre la rue Navez et les voies ferrées. Depuis les années 1930, des jardiniers y cultivent fruits et légumes sur des petites parcelles. Le terrain appartient à Infrabel et est situé sur la commune de Bruxelles-Ville. La commune Schaerbeek en a repris la gestion administrative en 2014 à la demande de jardiniers.

Des substances polluantes détectées dans le sol

“Un récent rapport d’analyse de sols a mis en évidence la présence de substances polluantes comme l’amiante, le plomb, le zinc et de l’amiante sous forme de plaques. Cette étude, utilisée comme prétexte pour expulser les Roms, n’a toujours pas été portée à notre connaissance”, s’insurge Clémentine Delahaut.

Malgré l’accès désormais interdit au terrain pour cause de pollution, le collectif “Plan B” entend continuer à faire de ce lieu un espace semi-public et un vecteur de liens sociaux pour les riverains. Ces derniers craignent d’ailleurs que la fermeture du terrain n’engendre notamment de la délinquance et des dépôts clandestins.

“Les jardins potagers de la rue Navez constituent le seul espace vert dans un quartier densément peuplé et ils ont été fermés le 15 mai dernier pour une durée indéterminée. A partir de mardi, une barrière sécurisée empêchera l’accès au site. Nous sommes bien conscients des risques liés à la pollution du terrain mais plutôt que d’imposer sa fermeture, une concertation avec les usagers aurait pu permettre de trouver une solution plus juste et durable pour ceux-ci sans que leur santé ne soit pour autant menacée”, soulève Mme Delahaut.

Le collectif “Plan B” propose comme alternative de poursuivre le projet pilote de dépollution du sol par les plantes et les champignons. Il souhaite également continuer ses activités de compostage afin de sensibiliser les citoyens à ces méthodes de recyclage, et poursuivre la culture en bacs, l’apiculture et l’organisation de moments conviviaux afin d’améliorer la qualité de vie du quartier.

Belga / Photo : Google Street View