Travail et école à distance : un frein pour les malentendants

Les réunions de travail par écrans interposés, une nouvelle façon de travailler en ces temps de covid. Et si tout le monde s’y fait tant bien que mal, pour les sourds et les malentendants c’est loin d’être évident. Le centre “Comprendre et parler” à Woluwe-Saint-Lambert met toute une série d’outils et même des interprètes à la disposition des télétravailleurs et des élèves qui doivent suivre des cours à distance.

Brigitte Charlier, directrice de l’association, explique que la crise sanitaire a été vécue comme un tsunami pour les sourds et malentendants et que ses équipes ont en conséquence accéléré le développement jusqu’alors encore balbutiant des moyens de communication digitaux.

Les mesures sanitaires compliquent fortement la scolarité de ces jeunes: le port du masque empêche de lire sur les lèvres et l’enseignement à distance ne facilite pas la bonne compréhension des cours. L’équipe du Centre a déployé un arsenal de nouvelles stratégies adaptées à cette situation inédite: vélotypie et e-transcription (système automatique de retranscription de la parole), sous-titrage des cours enregistrés, translittération, interprétation en LSFB (langue des signes de Belgique francophone) de cours à distance dans les locaux de l’asbl, en présence de l’étudiant, ou dans les bâtiments des établissements d’inclusion.”

Ces adaptations nées dans le contexte de la crise sanitaire intègreront la panoplie de technologies utilisées au quotidien par les personnes sourdes et malentendantes.

“La digitalisation va devenir indispensable”

La digitalisation va devenir indispensable. Elle ne remplace pas du tout le travail que nous faisons en présentiel, notamment avec les infos sourds qui ont besoin de la gestuelle et du non-verbal. Il n’empêche que nous nous rendons compte que les deux ensemble nous permettent de continuer à faire un travail de qualité“, explique Élodie Croiseaux, logopède.

Pour mettre en place ce service de digitalisation, l’ASBL a introduit un dossier auprès du Fonds Venture Philanthropy qui finance les projets à hauteur de 70.000€ sur 3 ans.

Avec Belga

■ Reportage de Yassine Mossati, Nicolas Scheenaerts et Hugo Moriamé