Titres-services: les prestataires réclament une évolution, “pas une révolution”
Le système des titres-services, qui aura bientôt quinze ans d’activité, fonctionne bien mais devrait être amélioré pour assurer l’avenir du secteur, a affirmé jeudi Federgon, la fédération des prestataires de services en ressources humaines, qui représente entre autres ce secteur.
Le prix pourrait notamment être lié à l’inflation, et les activités autorisées élargies aux petits travaux d’habitation et de jardin.
Les titres-services accroissent le volume de l’emploi, sont quasiment neutres budgétairement (même si les coûts pèsent sur les Régions tandis que les bénéfices vont au Fédéral) et suscitent une grande satisfaction des travailleurs et des clients, affirme Federgon sur base d’une étude menée par un bureau indépendant.
“On peut en être fier, les titres-services belges constituent un exemple de bonne pratique au niveau européen”, estime Herwig Muyldermans, directeur général de Federgon. Pourtant, un certain nombre de points méritent d’être améliorés, ajoute-t-il à l’adresse des partis en vue des prochaines élections.
“Une évolution du système, pas une révolution”
Premier point, le prix du titre-service (9 euros de l’heure, moins la déduction fiscale qui varie d’une Région à l’autre), qui doit rester attractif pour l’utilisateur et soutenable pour les pouvoirs publics: Federgon propose de le coupler à l’inflation en modulant la déduction fiscale en fonction, ou d’instaurer un système de tiers payant (intervention de l’employeur, par exemple).
Federgon plaide aussi pour la suppression de la limitation du nombre de titres-services que l’on peut acheter par an, en la couplant à une augmentation du prix du titre au-delà de 500 unités commandées (à 11 euros par exemple). Pour réduire le coût du système, elle souligne l’intérêt de généraliser progressivement le titre-service électronique. La fédération de prestataires souhaite aussi voir les activités titres-services élargies aux petits travaux d’habitation ou de jardin.
Cela nécessiterait d’augmenter le prix du titre pour certaines de ces activités supplémentaires et de prévoir un budget public additionnel, reconnaît Federgon. Mais la demande reste raisonnable, selon elle, quand on la compare au système des 500 euros défiscalisés que la Chambre s’apprête à voter. Federgon souhaite aussi des modalités favorables pour les étudiants et pensionnés.
Bref, “une évolution du système, pas une révolution”, selon M. Muyldermans. Le système des titres-services emploie actuellement 140.000 personnes dans plus d’un million de ménages de Belgique, essentiellement des travailleurs faiblement qualifiés, presque exclusivement (98%) des femmes et pour 24% des non-Belges, selon les chiffres du bureau IDEA.
Il permet aussi de sortir des activités du travail au noir puisque près d’un utilisateur sur dix (8%) avoue qu’il faisait auparavant appel à ce circuit irrégulier, un taux sans doute sous-estimé, selon IDEA. Pour les utilisateurs, le plus souvent des ménages à l’emploi ainsi que les personnes âgées ou dépendantes, le système permet de gagner du temps à domicile ou de pallier des problèmes physiques, quand il ne sert pas simplement à améliorer le confort de vie.
L’étude IDEA montre par ailleurs que les bénéfices moyens quantifiables du système dépassent les coûts à Bruxelles (+3.279 euros par travailleur ETP) et en Wallonie (+387 euros), mais pas en Flandre (-2.138 euros), notamment en raison de la réduction d’impôt plus avantageuse pour l’utilisateur au nord du pays.
BELGA