Surpopulation carcérale : seules 134 des 720 places promises en maison de détention ont été ouvertes
De plus, malgré la surpopulation carcérale massive que connait la Belgique, 13 de ces places sont inoccupées.
Seules 134 des 720 places en maison de détention promises par l’ancien ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne (Open VLD) ont effectivement été ouvertes, ressort-il des chiffres que Belga a pu consulter mercredi.
En tout, ce sont donc 121 places sur 134 qui sont actuellement utilisées. La maison de détention de Courtrai compte neuf places libres sur 77 et celle de Forest quatre pour 57 places au total. Les maisons de détention sont destinées aux personnes ayant été condamnées à des peines de trois ans de prison ou moins. Ces établissements se concentrent sur la réinsertion dans la société et la prévention de la récidive plutôt que sur la punition. Le Conseil des ministres fédéraux du 29 octobre 2021 avait acté la création de 720 places dans des maisons de détention en trois ans.
15 centres promis
Vincent Van Quickenborne avait affirmé à l’époque vouloir ouvrir 15 centres du genre durant la législature. Seulement deux ont actuellement ouvert leur portes.
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La surpopulation carcérale est pourtant critique en Belgique. Au 18 novembre 2024, il y avait 12.811 personnes détenues en prison ou en maison de détention, or l’ensemble du système carcéral ne dispose que de 11.020 places. Décision a donc été prise de ne plus exécuter les peines de moins de cinq ans jusqu’au 26 novembre. Les personnes concernées ne recevront donc pas de billet d’écrou dans l’immédiat et devront purger leur peine plus tard. Cela exclut néanmoins les condamnés pour violences intrafamiliales, faits de mœurs et terrorisme.
La présence de places libres dans les maisons de détention existantes malgré la surpopulation carcérale s’explique par les conditions strictes de sélections des personnes enfermées dans ces centres. “Les personnes condamnées pour des délits à caractère sexuel, terroriste ou liés à la drogue ne sont pas éligibles. Les détenus reçoivent de l’aide pour trouver un emploi, peuvent suivre des formations et bénéficient d’une assistance pour gérer leurs problèmes personnels. Ils ont également la possibilité de travailler pour un employeur à l’extérieur pendant la journée.” “Les politiciens ont voulu restaurer leur crédibilité en investissant massivement dans les maisons de détention et en faisant exécuter les courtes peines. Aujourd’hui on constate que même les peines allant jusqu’à cinq ans ne sont plus exécutées et qu’il y a une pénurie de maisons de détention. Il ne reste rien de cette crédibilité”, dénonce Robby De Kaey de l’ACOD.
Le syndicat chrétien ACV (CSC) se dit également déçu et frustré par la situation. “Les infrastructures sont à la traîne. Pour lutter contre la surpopulation, il faut bien plus que des mesures temporaires du type prolongation du congé pénitentiaire. Je me pose de sérieuses questions sur cette politique”, conclut Alain Blancke de l’ACV service public
Belga