“Si les laboratoires de biologies cliniques avaient été impliqués, la capacité de dépistage dépasserait les 10.000 tests par jour”
Le laboratoire hospitalier universitaire de Bruxelles dénonce dans une carte blanche le manque de transparence et de communication du ministre Philippe De Backer, responsables des tests de dépistage, ainsi que son absence de considération vis à vis des professionnels de santé.
Dans cet texte détaillé, la laboratoire bruxellois rappelle que début mars, alors qu’en Allemagne 90 laboratoires dépistent le virus, la belgique centralise ses recherches sur un unique centre de référence à l’UZ Leuven.
Rapidement, vu l’ampleur de la crise, des laboratoires de biologie clinique développent sans autorisation le test diagnostique par PCR. Initiative bénéfique, dit encore le texte : dès le 17 mars, le centre de référence est débordé.
Les laboratoires du pays seront ensuite consultés, sans être averti de la finalité, sur leurs capacités d’analyse, sans savoir alors qu’il s’agit de développer une stratégie de dépistage plus large. “Quelques jours plus tard début avril on apprend incidemment mais avec stupeur que les principales industries pharmaceutiques du pays vont être impliquées dans le diagnostic. Des fournisseurs annoncent à leurs clients, des laboratoires médicaux et de recherche, que leurs appareils à PCR vont être réquisitionnés et mis à disposition d’une nouvelle structure de dépistage massif.”
Critères cliniques trop strictes
Et de citer les chiffres annoncés par le ministre Philippe De Backer : 10.000, 20.000, 100.000 tests journaliers, réalisés par ce consortium composés de deux laboratoires universitaires (UZ Leuven et Uliège) et quatre partenaires industriels.”Alors que notre laboratoire est à même de réaliser 1000 tests par jour, les demandes émanant de nos 5 hôpitaux partenaires (erasme, CHU Saint-Pierre, CHU Brugmann, Bordet, Huderf) et des hôpitaux Iris Sud plafonnent à 250, en raison des critères cliniques trop strictes émis par Sciensano. ”
Mi-avril, le pic épidémique est atteint. Les test réalisés en Belgique plafonnent à 6000, et les laboratoires de biologie cliniques restent en sous capacité. “Selon les médias en raison de problèmes pré et post analytique (transport de frottis, encodage, inactivation du virus). Ces étapes sont prévissent le coeur de notre métier.”, régissent les auteurs de la carte blanche..”
“Il ne fait aucun doute que si l’on s’était appuyé sur ces laboratoires qui constituent un réseau décentralisé similaire à celui qui fait merveille en Allemagne plutôt que sur une énorme structure pour part sans expérience aucune en médecine de laboratoire, la capacité de dépistage en Belgique dépasserait largement cette cible des 10.000 tests par jour depuis longtemps.” Et de conclure : “Il n’est pas trop tard pour pour réévaluer les apports de ces laboratoires dans la gestion future de la crise.”
- Ecouter l’interview du Pr. Frédéric Cotton, l’un des auteurs de la carte blanche, au micro de Jim Moskowicz