Sept nouveautés et un retour à l’équilibre Art Nouveau-Art Déco au prochain BANAD Festival

Après une année 2023 dédiée pierres et âme à l’Art Nouveau dans la capitale, la huitième édition du BANAD festival se déclinera à la sauce bruxelloise “half en half”: moitié Art Nouveau, moitié Art Déco. Et avec une touche de Modernisme, a dévoilé l’organisation mercredi, lors d’une conférence de presse au Cinéma Palace.

À l’occasion de la huitième édition du BANAD festival, une soixantaine de joyaux architecturaux ouvriront leurs portes durant trois week-ends entre le 9 et le 24 mars à cette occasion.

Le festival proposera des parcours guidés à pied ou à vélo, des visites d’intérieurs, des conférences et autres activités inclusives (en plusieurs langues, dont le français pour débutants ; accessibles aux personnes porteuses d’un handicap physique ou – nouveauté – mental). Parmi ces hôtels particuliers, écoles et autres bâtiments publics d’exceptions, sept n’ont encore jamais été présentés dans le cadre du festival. C’est le cas de la Maison Roosenboom à Ixelles.

Pendant des années, la bâtisse a subi les affres de l’abandon avant d’être rachetée par un couple de particuliers. “Elle est encore en cours de restauration. Les vernis et boiseries sont terminés, mais les décors ne sont pas finalisés”, a illustré Sandrine Mossiat, chargée de mission au sein du réseau de visites guidées Explore.Brussels.

“Cela montre que le patrimoine vit et que l’on peut se le réapproprier d’année en année avec un autre regard.” Victime désignée d’un gros projet immobilier, l’Hôtel Danckaert et sa technique innovante de bois de placage, importée des États-Unis en 1922, fait également partie de ces sept merveilles. Pour la touche moderniste, rendez-vous à Schaerbeek, où la façade sobre de la Maison Winnens (1928) contraste avec son intérieur art déco bien conservé. L’ancienne maison d’Oscar Bossaert (1930) à Koekelberg, celle de Georges Engels (1934) à Anderlecht, les transformations successives de la maison communale de Koekelberg et l’ancien cinéma Pathé Palace (1913) complètent les nouveautés.

Du côté des immanquables, on citera pêle-mêle l’hôtel de maître construit pour l’avocat et homme politique Max Hallet (1905) sur la prestigieuse avenue Louise, Le Palais de la folle chanson (1928) à Ixelles ou encore la Villa Empain (1934). Les promenades guidées emmèneront notamment le public “D’une prison à l’autre, quand l’Art Nouveau s’évade à Saint-Gilles”, tandis que la promenade dégustation proposera de se blottir dans le moelleux des estaminets bruxellois.

L’occasion d’admirer leurs zincs rutilants dans un décor de la Belle Époque, des années folles ou aux notes plus jazzy. Loin des discussions de comptoir, deux conférences aborderont pour l’une “Horta et la Belgique” et pour l’autre “Les cinémas bruxellois de l’entre-deux-guerres”, dans l’ancien cinéma Pathé Palace, dont la façade voit passer les badauds du boulevard Anspach.

Brasserie, salle de concert, de cinéma et de music-hall, le producteur français Charles Pathé voit grand quand il commande à Paul Hamesse un complexe de divertissement polyvalent sur le modèle des théâtres à l’italienne. L’édifice deviendra le plus grand cinéma de Bruxelles en 1913, avec sa salle de 2.500 places au décor opulent. Rénové au début des années 2000, le bâtiment abrite aujourd’hui quatre salles dédiée au cinéma d’art et d’essai et un restaurant. En clôture, les 23 et 24 mars, la neuvième édition de la Foire d’objets Art Nouveau et Art Déco rassemblera des collectionneurs et marchands spécialisés, tandis que le Salon des restaurateurs du patrimoine proposera une journée d’expertises.

Belga