Seconde vague : de nombreux bénévoles risquent d’être sollicités dans les communes

Les communes de la Région bruxelloise et leur CPAS ont été nombreux à solliciter ou à recevoir l’aide de volontaires lors de la première vague du Covid-19 en mars et avril. Aujourd’hui, alors qu’une deuxième vague frappe notre pays, le besoin d’aide va à nouveau se faire sentir. Des plateformes de bénévoles sont relancées aux niveaux communal et régional.

Dans un premier temps, la commune d’Ixelles a mobilisé du personnel en interne, dont l’activité tournait au ralenti à cause de la crise sanitaire. “Des assistants sociaux d’autres cellules sont venus en renfort du service social général. Des travailleurs ont participé aux maraudes auprès des personnes sans abri, à la distribution de colis alimentaire” explique Stéphanie Marques Dos Santos, cheffe de cabinet du président du CPAS d’Ixelles.

Début avril, un appel aux volontaires extérieurs a été lancé pour aider les maisons de repos (entretien, cuisine). 29 bénévoles ont été engagés, une dizaine participent, par ailleurs, aujourd’hui encore, de manière régulière, à la maraude et à la distribution de colis alimentaire. “Il faut savoir que le fait de gérer un trop grand nombre de personnes ne disposant pas toujours de la formation ou de l’expérience adéquate représente paradoxalement une charge pour les équipes” ajoute Stéphanie Marques Dos Santos.

La commune est aujourd’hui en plein réflexion à ce sujet. En tous cas, les bénévoles sont équipés : masque, gants, gel hydroalcoolique et uniforme et assurés. Ils bénéficient aussi d’un défraiement de 15€ par jour et d’un repas.

Des bénévoles mobilisés lors de la première vague, pas encore pour la deuxième

Lors de la première vague, le CPAS de la Ville de Bruxelles a pu compter sur le soutien d’une centaine de volontaires. Des membres du personnel dont la charge de travail s’est trouvée allégée à cause du covid mais aussi des personnes extérieures. “Pour l’instant le besoin ne se fait pas encore sentir mais si nécessaire, notre premier levier d’action consistera à “réactiver” les personnes qui se sont portées volontaires en mars, avril” nous explique-t-on à l’administration du CPAS de la Ville de Bruxelles. “On sait que ça pourrait venir très vite, donc on se tient prêt.

Il y a quelques mois, les bénévoles ont principalement renforcé les équipes de l’Usine du Linge, la blanchisserie du CPAS chargée notamment de laver les draps “covid” des maisons de repos et des hôpitaux, aidé à la distribution des repas ou au nettoyage dans les maisons de retraite ou encore assuré l’animation auprès des jeunes du home Juliette Herman. Des bénévoles formés ont aussi soutenu le personnel soignant lié au CPAS de la Ville de Bruxelles. Si vous voulez d’ores et déjà vous porter volontaire, le CPAS recueillera toutes les offres.

Même chose à Saint-Gilles. “Nous avions mis sur pied, ici au CPAS, un réseau de bénévoles pour venir en aide notamment aux maisons de repos” explique Myriem Amrani, présidente du CPAS de Saint-Gilles. “Nous n’avons pas encore relancé la demande. Pour l’instant, nos institutions semblent s’en sortir. Mais nous préparons tout pour pouvoir réagir très vite.” Si c’est le cas, le CPAS centralisera les candidats volontaires. Un numéro de téléphone et une adresse mail seront communiqués en temps voulu.

Petites courses ou pâtisseries

La commune d’Anderlecht, elle, vient de réactiver le numéro qui permet à toute institution ou tout citoyen de solliciter la commune pour une aide “Covid” (02/ 559 71 01) “Lors de la première vague, nous avons mobilisé une soixantaine de bénévoles” explique le bourgmestre Fabrice Cumps (PS) “pour aider les maisons de repos mais aussi pour faire les courses d’un voisin.” A ce jour, la commune n’a encore reçu aucune demande face à la deuxième vague mais elle est prête à aider. “L’armée est venue en renfort du centre d’hébergement anderlechtois Facere cette semaine. Nous n’étions pas au courant qu’ils étaient en difficulté. Nous ferons tout, comme en mars, avril, pour aider ceux qui en ont besoin” ajoute le bourgmestre.

A Schaerbeek, le CPAS centralise également les propositions de bénévolat pour venir en aide aux deux maisons de repos de la commune : La Cerisaie et Albert de Latour. “Lors de la première vague, nous avons reçu 15 propositions de bénévolat” explique Pierre-Benoît Sepulchre, chargé de communication au CPAS de Schaerbeek. “Aucune pour l’instant, mais cela peut encore changer. Nous recevons aussi des propositions d’associations d’offrir des gâteaux et des pâtisseries à nos résidents. C’est toujours bienvenu. Par contre, les spectacles que certains proposaient dans nos maisons de repos sont pour l’instant suspendus pour respecter les mesures sanitaires.

Un appel régional aux bénévoles

Au niveau de la Région bruxelloise, bien que cela ne soit pas dans ses missions, Iriscare, l’organisme bruxellois de protection sociale, lance un appel aux bénévoles et invite les institutions dans le besoin à se faire connaître. “Nous constituons une base de données et tentons de faire “matcher” les demandes” explique Sven Hendricks.

Lors de la première vague, 900 bénévoles étaient inscrits. Difficile de dire à combien de demandes ils ont pu répondre. “Proportionnellement, Bruxelles est la région qui a mobilisé le plus grand nombre de bénévoles en Belgique” ajoute Sven Hendricks.

Ici, depuis lundi, lorsqu’un nouvel appel aux volontaires a été lancé par Iriscare, 300 personnes ont déjà répondu présentes, 139 rien qu’hier. Si vous êtes intéressés, il faut remplir un document en ligne.

En précisant bien le diplôme dont vous êtes porteurs. “Les institutions viennent parfois avec des demandes très précises, il est plus simple pour nous de disposer d’une base de données la plus complète possible pour être efficace” précise encore Sven Hendricks

Valérie Leclercq – Photo : Belga

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29 octobre 2020 - 17h52
Modifié le 30 octobre 2020 - 15h01