Schaerbeek : Utsopi a fêté le premier anniversaire de son local situé rue d’Aerschot

Une centaine de personnes se sont rassemblées vendredi soir dans le local de l’association Utsopi (Union des Travailleuses et Travailleurs du Sexe organisés pour l’Indépendance), situé rue d’Aerschot à Schaerbeek, pour dresser le bilan de l’année écoulée depuis son ouverture en novembre 2018 et présenter les projets qui seront portés durant celle à venir.

Le lieu dispose de deux pièces. L’une d’elles est occupée par des bureaux et la seconde sert de lieu de réunion. Cette dernière accueille notamment les permanences mensuelles, des espaces de rencontre qui permettent aux prostituées de discuter autour de thèmes prédéfinis. Un des derniers sujets abordés concernait la sécurité, que ce soit en recevant un client à domicile ou en allant chez lui.

Des discours ont permis de revenir sur l’année écoulée. Il a notamment été question du travail du collectif au sein du quartier Nord, des difficultés rencontrées avec le bourgmestre de Saint-Josse-ten-Noode Emir Kir, des revendications portées devant le gouvernement bruxellois quant à leurs droits en tant que travailleurs ou encore de la structuration de leur lutte grâce à l’octroi d’un subside de la COCOM (Commission communautaire commune).

Au programme des 12 mois à venir, figure notamment un projet financé par un réseau européen de travailleurs du sexe ayant pour objectif d’étudier la réalité de la traite et du trafic des êtres humains en Belgique. “Comme acteur de terrain, on sait qu’il y a une multitude de réalités”, explique Maxime Maes, membre d’Utsopi. “Il n’y a pas que la pauvre victime et le méchant proxénète. C’est une réalité qui existe, mais les réalités sont bien plus complexes. La traite nigériane par exemple est très particulière. On aimerait bien distinguer la traite des êtres humains – qui implique une déportation, une coercition et une exploitation – du trafic, où les femmes peuvent avoir conscience de ce dans quoi elles se lancent. Pour enrayer le phénomène, il faut poser les bons mots et vraiment comprendre quelles sont les réalités. (…) On aimerait organiser une conférence l’année prochaine sur ces questions et éditer un guide sur les travailleurs du sexe migrants en Belgique”. Un second projet visant à évaluer les conditions de travail dans la prostitution et leurs conséquences est en attente de financement.

Belga – Photo: Google Street View